jeudi 23 juin 2011

Maurice Richard brise les coeurs

Dans nos innombrables lectures de documents anciens, il existe des perles qu’on se doit de partager. Nous vous proposons donc un article hilarant publié dans le journal Parlons Sports, édition du samedi 31 janvier 1959. Il s’agit d’une lettre écrite au journaliste Conrad Bernier qui tenait la chronique du courrier des lecteurs. Nous la transcrivons intégralement; cela se passe de commentaire tellement le texte est incroyable:

«Monsieur Conrad Bernier,

C’est un mari heureux qui vous écrit, un mari qui goûte d’autant plus la joie de son foyer et l’amour de son épouse qu’il a failli les perdre. Tout ça à cause d’une gentillesse que je fis à mon épouse, lors d’une visite à Montréal, l’an dernier. Je l’amenai au Forum pour assister à une joute de hockey dans laquelle Maurice Richard eut le bonheur, pour lui, mais le malheur, pour moi, de compter le but vainqueur. Ma très chère épouse fut tellement frappée de la vigueur, de l’énergie, du talent, de la moribolance, quoi!, de ce cher Maurice qu’elle ne put s’empêcher de le comparer à moi. 

J’ai aussi 37 ans. Mais peut-être parce que le travail de bûcheron est plus épuisant et exige plus d’énergie, surtout d’un «scéneux» comme Maurice, je suis un homme fini. Mon visage contracté par l’effort a perdu la beauté de ses 20 ans, les rhumatismes me font le dos un peu rond, et, surtout, je n’ai plus d’endurance au travail. Imaginez si j’eus un désavantage énorme dans la comparaison de mon épouse. 

Elle en vint à négliger tout son travail pour s’asseoir et rêver à lui. Je dus, malgré mon modeste salaire, lui acheter un appareil de télévision pour qu’elle puisse revoir son «cher» Maurice, comme elle le disait si bien, et l’abandonner à tous les journaux sportifs. Inutile de vous dire que, depuis l’été, elle ne lit plus Parlons Sports, mais ce n’est guère une économie puisque c’est moi qui ne puis m’en passer. Par mesure de représailles de n’être pas joli et fin comme son Maurice, elle me refusa même quelques plaisirs légitimes: madame ne voulait pas perpétuer une race de déchus de mon espèce.

J’étais au désespoir et bien près de faire des folies, lorsque, par hasard, je trouvai la photo de Maurice Richard que vous trouverez ci-joint. Je la montrai à ma femme en lui disant: «Tu me compares à Maurice Richard, mais t’es-tu déjà comparée à ces beaux moineaux avec lesquelles il semble bien s’entendre…» Ce fut le coup de foudre, la réconciliation avec un homme laid et maladroit, mais bien à elle. Depuis, l’harmonie règne au foyer et Richard doit soustraire une unité à la somme de ses «femmes infidèles»…

Si je vous écrit, Monsieur Bernier, c’est pour vous donner un moyen de combattre les «femmes» de Maurice en publiant cette photo dans votre journal ou bien en la faisant circuler parmi les maris désespérés. Bonne chance dans cette lutte. J’ai trouvé le truc. Je vous prierais de ne pas publier mon nom et mon adresse par crainte de reprise des représailles. Depuis cette visite au Forum, je suis devenu un admirateur des Bruins de Boston. Pouvez-vous en parler un peu plus et publier une belle photo de Bronco Horvath et de Don Simmons. Merci à l’avance.»

Votre femme est secrètement amoureuse de Maurice Richard? Allez-y. Imprimez cette scandaleuse photo et montrez-lui.

mardi 21 juin 2011

La rondelle du but marqué par Bobby Orr en vol plané



MISE À JOUR
On vous avait parlé du commerçant Len Pottie qui avait apporté la rondelle du but qui avait donné la Coupe Stanley aux Bruins de Boston en 1969-70 au Salon des collectionneurs de Montréal. Il s’agit probablement de la scène la plus mémorable de l’histoire des séries de la Coupe Stanley où on voit Bobby Orr célébrer son but les bras dans les airs en parallèle avec la glace après que le défenseur des Blues, Noël Picard, l’ait fait trébucher.
Bobby Orr faisait la promotion de plusieurs marques.
Ici, une publicité pour les produits de rasage Black Label
parue dans le magazine Perspectives en octobre 1973.

D’où vient cette rondelle
Pottie était de nouveau au Salon cette année comme à toutes les années. Nous avons profité de son passage à l’expo pour lui demander d’où il tenait cette fameuse rondelle et l’histoire qu’il a raconté était fascinante.

Len Pottie a acheté cette rondelle parmi un lot d’un collectionneur qu’il connaissait bien; un vieux client. C’est Len lui-même qui lui avait vendu cette rondelle. Cette fois, l’homme cherchait à vendre sa collection entière. Il trouvait preneur pour certaines pièces particulières, mais jamais pour la collection entière d’un seul coup. Pottie se doutait bien qu’il recevrait un jour un appel.

L’appel est venu et Len connaissait très bien la qualité exceptionnelle de l’énorme collection que l’homme tentait de vendre; il lui avait lui-même vendu une grande partie de ces pièces dont cette célèbre rondelle.

Pottie savait que peu d’acheteurs pouvaient s’offrir la collection entière et il s’attendait à ce que son client éprouve ces difficultés à vendre une si belle collection. Après une longue conversation, il lui dit: «Je suppose que vous avez une idée du prix que vous souhaitez obtenir de la collection entière». Le vendeur lui répondit dans l’affirmative. «Alors je vous ferai une offre», répondit Pottie.

Les deux convinrent d’une procédure au téléphone. Chacun de son côté préparait l’envoi d’un courriel sur lequel ils écrivaient leurs prix et l’envoyait simultanément.

Le vendeur avait préparé son courriel avec une somme qui dépassait le million et, au signal, les deux hommes ont appuyé sur le bouton Envoyer le message.


Pottie a reçu le courriel qui annonçait la somme que l’homme souhaitait recevoir et lui recevait au même moment un courriel sur lequel il était simplement écrit: «You've got a deal» (J’accepte votre offre). À ce moment, Len Pottie est redevenu propriétaire de la rondelle du but marqué par Bobby Orr.



Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire. 

lundi 20 juin 2011

Les maudits arbitres (2e partie)

Nous vous avions parlé précédemment d’un arbitre qui avait évité le lynchage de peu à Québec en 1895 ( voir Les maudits arbitres).

Dans la série finale de la Coupe Stanley de 1927-28 entre les Sénateurs d’Ottawa et les Bruins de Boston, l’arbitre du quatrième match n’a pas eu autant de chance. Le match était officié par le Docteur Laflamme — il était vraiment médecin — et son adjoint Billy Bell. Les Bruins devaient à tout prix gagner les deux derniers matchs de cette série disputés à Ottawa car les trois premiers matchs s’étaient terminés par deux parties nulles et une victoire des Sénateurs.

Ce match sans lendemain était rude et les arbitres ont vite perdu le contrôle de la partie lorsque le défenseur des Bruins, Lionel Hitchman, et Ed Gorman des Sénateurs se sont mis à échanger des coups de bâton. L’échange est resté impuni et les joueurs des deux équipes ont décidé de régler leurs comptes.

Le robuste joueurs de centre des Sénateurs, Hooley Smith, avait promis d’avoir la peau d’Eddie Shore, la vedette des Bruins. Il a levé son bâton et a frappé violemment le tête de celui qu’il croyait être Eddie Shore sauf qu’il s’agissait de Harry Oliver, un joueur pacifique des Bruins qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche. Laflamme, encore une fois, n’a signalé aucune infraction sur le jeu.

Shore, lui-même un joueur très robuste marqué par les arbitres, se tenait juste derrière Smith. L’idée de lui fracasser le crâne à son tour lui a traversé l’esprit, mais il s’est retenu. Il a plutôt assené une taloche bien sentie derrière la tête de Smith et, cette fois, Laflamme a décidé de sévir. Les deux joueurs ont reçu des pénalités mineures.

Art Ross et Lionel Hitchman
Au banc des Bruins, l’entraîneur Art Ross, était furieux et hurlait en demandant des explications à l’arbitre. Comment pouvait-il n’accorder qu’une simple mineure à Hooley Smith qui s’était presque rendu coupable de tentative de meurtre?

Laflamme et les Bruins n’en étaient pas à leurs premières démêlées. Frank Frederickson, le premier centre des Bruins racontait: «Nous avons perdu le match et la Coupe. Après la partie Art Ross, toujours furieux, nous a réunis dans le vestiaire et a dit: «Le premier qui attrape l’arbitre aura droit à une prime de 500$».

Laflamme a rapidement été entouré de gilets jaunes et bruns alors qu’il se rendait à son vestiaire sous les estrades de l’aréna. Billy Coutu, un robuste défenseur qui avait été capitaine du Canadien auparavant, lui a assené trois bons coups de poings. L’arbitre s’est effondré et a été victime des attaques des autres joueurs des Bruins, toujours furieux. Billy Bell, le collègue de Laflamme, a tenté de s’interposer et, à son tour, un joueur des Bruins l’a envoyé au plancher.

Le propriétaire des Bruins, Charles F. Adams, était lui aussi en colère d’avoir vu l’arbitre ruiner ses chances d’amener la Coupe à Boston. Il couru sous les estrades pour s’en prendre à son tour à Laflamme. Il n’eut pas cette chance. Quand il arriva sur les lieux de l’incident, c’était pour voir l’arbitre qui volait dans les airs, expulsé de l’aréna par ses joueurs.

Adams décida quand même d’offrir un bonus de 10 000$ à ses joueurs pour leur tenue dans les séries, une somme colossale pour l’époque. Billy Coutu fut tenu responsable de l’émeute et il fut expulsé de la LNH par le président Frank Calder. Dans l’enveloppe que lui remit Adams, il y avait son chèque de 10 000$ et un autre de 500$, confidentiel, celui-là.

Tiré de Eddie Shore and that Old Time Hockey de C. Michael Hiam.

vendredi 17 juin 2011

Gilles Gratton, beau-fils de Gordie Howe

Gilles Gratton a gardé les buts des Nationals d’Ottawa et des Toros de Toronto dans l’AMH de 1972 à 1975. Il avait refusé de signer avec les Sabres de Buffalo qui l’avaient repêché en 5e ronde. L’équipe de l’AMH lui offrait trois fois plus d’argent pour y jouer. 

En 1975-76, il a finalement joué dans la Ligue nationale de hockey avec les Blues. Il n’y a joué que six matchs et il s’est retrouvé avec les Rangers l’année suivante pour 41 matchs où il partageait la tâche de gardien avec John Davidson. Ce fut l’essentiel de sa modeste carrière professionnelle, mais pourtant son spectaculaire masque de félin est exposé dans l’entrée du Temple de la renommée du hockey à Toronto.

Gratton avait malgré tout connu du succès avec les Toros de Toronto au point d’être invité à joindre la cuvée 1974 d’Équipe Canada qui disputait à son tour une série de huit matchs face aux Soviétiques. Cette série était disputée deux ans après la légendaire Série du siècle où Paul Henderson avait tranché le débat en comptant le plus célèbre but de l’histoire du hockey canadien.

L’équipe canadienne qui jouait dans cette série de 1974 était composée uniquement de joueurs appartenants à l’Association mondiale de hockey. Gilles Gratton, alors avec les Toros de Toronto, servait de substitut à Gerry Cheevers dans les buts. Même si l’alignement canadien ne se comparait pas à celui de la Série du siècle, plusieurs bons joueurs composaient l’équipe malgré tout: Jean-Claude Tremblay, Pat Stapleton, Frank Mahovlich, Réjean Houle, John McKenzie, Ralph Backstrom, Bobby Hull et plusieurs autres. Paul Henderson, qui jouait maintenant lui aussi pour les Toros, était le seul joueur à participer à ces deux séries face aux Soviétiques.

Un relation privilégiée avec Gordie Howe
Une des attractions principales dans cette série était la présence de trois joueurs des Aeros de Houston: Gordie Howe et ses deux fils, Marty et Mark. Gilles Gratton a bien connu le légendaire Gordie Howe puisqu’il a fréquenté de sa fille pendant un an. 


La plupart des joueurs qui jouaient lors de cette série était assez âgés en comparaison à Gratton et aux enfants de la famille Howe, ce qui fait qu’ils se sont beaucoup côtoyés pendant la tournée. Gordie et lui ont même été co-chambreurs.

«Gordie avait beaucoup d’humour, un vrai pince-sans-rire. J'avais envoyé mes vêtements au nettoyage à l’hôtel et, lorsqu’ils étaient revenus, il était inscrit Grappon plutôt que Gratton sur l’étiquette du nettoyeur. Gordie avait bien ri et me narguait souvent en m’appelant Grappon», racontait le cerbère.

Une force effrayante
L’ex-gardien des Toros était très impressionné par la force phénoménale de Gordie Howe. «Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus fort que lui. Ses bras étaient de véritables tronc d’arbres», nous racontait Gratton. «Il faisait peur à tous les autres joueurs qui jouaient toujours du bout de la palette face à lui malgré son âge», disait-il à propos de son ex-coéquipier. 

«Lors d’un match disputé à Moscou dans la série de 1974, son fils Mark avait été violemment frappé par un joueur russe, le numéro 6, si ma mémoire est bonne*. Le choc avait été tellement dur que Mark Howe, totalement dans le cirage, s’était rendu au banc des Russes qui avaient dû le repousser pour qu’il rejoigne le bon banc», poursuit-il. Gordie avait pris le numéro du Russe en mémoire. 

«J’étais assis tout près de Gordie et je regardais sa réaction. Il n’avait pas bougé ni dit un mot. Il attendait le moment propice, ça se voyait et je le suivait des yeux à chaque présence sur la glace. Puis, environ dix minutes après le dur plaquage du joueur russe sur son fils, le moment est venu de régler ses comptes. Gordie s’est approché du numéro 6 et il a légèrement levé le bâton. Il lui a assené un coup sec et violent qui lui a cassé le bras net. Le bâton a à peine fait un mouvement d’un pied. Les arbitres n’ont rien vu et le Russe est retourné au banc le bras ballant, cassé en deux», disait Gratton les yeux remplis d’admiration.

Vieillissant, li faisait peur même dans l’AMH
Un soir où les Toros rencontraient les Aeros, j’ai vu jusqu’à quel point Howe intimidait les autres joueurs. J’ai eu la surprise de voir le vieux Gordie, 47 ans, se frayer un chemin entre mes deux défenseurs qui l’avaient laissé passer de crainte de goûter à son légendaire coup de coude. Me voila seul avec Gordie Howe en échappée! Heureusement, j’ai réussi l’arrêt», racontait Gratton. 
Après le jeu, Howe s’est approché doucement et lui a murmuré à l’oreille: «Nice save, Grappon».


Vladimir Petrov, un ailier sur le redoutable premier trio de l’équipe russe, portait le numéro 6. Les autres membres du trio étaient Valery Kharlamov et Boris Mikhailov.

jeudi 16 juin 2011

Brad Marchand a eu le dernier mot sur Max Pacioretty

La vengeance est douce pour Brad Marchand. Max Pacioretty s’est peut-être moqué de son nez, mais Marchand aura eu le dernier mot. Les Bruins ont amplement mérité cette Coupe et Brad a été un de leurs meilleurs joueurs.
Hors Jeu vous offre cette photo des gagnants de la Coupe malheureusement un peu cachée par le nez de Marchand…

lundi 30 mai 2011

Chanceux comme Aaron Rome

Deux joueurs des Canucks de Vancouver possèdent déjà une bague de la Coupe Stanley.


Le Suédois Mikael Samuelsson qui a longtemps joué pour les Red Wings est le premier. Normal lorsqu’on a joué pour les Red Wings.


Le deuxième est moins évident. Il s’agit du sixième défenseur des Canucks, le discret Aaron Rome.
Obscur 104e choix au repêchage de 2002, Rome a eu la chance de disputer un match pour les Ducks d’Anaheim pendant la saison régulière de 2006-07 et un autre dans les séries de la Coupe Stanley remportée par les Ducks. Ce fut suffisant pour voir son gravé sur la Coupe Stanley.


Cette saison, Rome est considéré comme un joueur régulier pour la première fois de sa carrière. Il aura au moins eu le mérite de déloger deux défenseurs dont la réputation est supérieure à la sienne: Keith Ballard et Andrew Alberts.


Quand on pense que des joueurs fantastiques tel Marcel Dionne ou Darryl Sittler n’ont jamais eu la chance de remporter le prestigieux trophée malgré une longue carrière et que Aaron Rome, modeste défenseur au talent limité, a la chance de mettre la main pour une deuxième fois sur la Coupe, on se dit qu’il peut être considéré comme un des joueurs les plus chanceux de l’histoire.

vendredi 27 mai 2011

Hockey en Belgique: qui est Tim Vos?

Grâce aux statistiques de fréquentation offertes par Blogger, il est clair que Hors Jeu intéresse les amateurs de hockey en Belgique.


Dites-vous bien que c’est réciproque. Hors Jeu aimerait bien connaître le hockey belge. Tout ce qu’on en sait provient de Wikipedia, difficile de faire mieux car les sites web des équipes sont en flamand. 


L’équipe nationale est classée au 36e rang mondial par la Fédération internationale. Elle évolue en deuxième division aux Championnats du monde et que le sélectionneur est Josef Lejeune. Au Canada, on l’appellerait l’entraîneur. Le meilleur joueur de l’équipe semble être Tim Vos et un défenseur nommé Maxime Lacroix, un nom typiquement québécois, fait partie de l’équipe nationale.


L’équipe nationale a manqué sa qualification en première division à la suite d’une défaite contre… la Nouvelle-Zélande! Ça semble modeste, mais sachez que la Belgique a déjà été championne d’Europe au hockey en 1913.


On aimerait en savoir plus. Amis Belges, à vous l’honneur. Écrivez-nous svp.

samedi 21 mai 2011

Les Bruins innovent en publicité

La LNH devient de plus en plus audacieuse dans son marketing et cela paie. La partie des étoiles a été revampée, la Classique hivernale est un succès ainsi que la Classique héritage, sa version canadienne. La série 24/7 nous a montré le hockey sous un nouvel angle. Résultat: le produit est en hausse et un nouveau contrat de télé a été signé. On est loin des chiffres astronomique de la NFL, mais le hockey a le vent dans les voiles.


Certaines équipes ont emboîté le pas. Les Oilers ont produit leur propre téléréalité appelée Oil Change. Les Oilers, en pleine reconstruction, croupissent au fond du classement, mais la télésérie rapproche les fans de leur équipe. Au lieu de déserter les estrades, les fans voient les jeunes joueurs des Oilers durement gagner en maturité et continuent de les encourager grâce à la proximité créée par Oil Change.


Le Canadien n’en est pas là. Ils nous offert la série télé Nos Canadiens cette année, mais l’approche reste classique, un peu éloignée du fan qui assiste en spectateur distant. Le Canadien est tellement populaire à Montréal que la direction tente de dresser un mur pour éloigner les joueurs et entraîneurs des fans et des médias trop nombreux. Dommage. Ça viendra. Du moins, on l’espère.


L’équipe qui remporte la palme de l’audace est celle des Bruins. Pas de télésérie, mais un campagne publicitaire télé hilarante et irrévérencieuse qui met en vedette un ours, le symbole de l’équipe. Les Bruins n’ont jamais fait dans la dentelle comme équipe et leurs fans adorent ça. Cette campagne publicitaire leur ressemble.


L’ours lui-même est désopilant. Il apparaît dans presque toutes les publicités pour régler des comptes avec des fans qui ont commis une erreur et il n’y va pas de main morte. Dans une annonce, un partisan des Bruins offre une bière à une demoiselle qui l’accompagne et porte — Horreur! — un chandail du Canadien. L’ours le regarde avec un regard désapprobateur et le jeune homme lui souffle à l’oreille: «But she’s so pretty».  La bière vole dans les airs et la bagarre éclate.


Rien ne vaut l’original. Voici quelques adresses pour regarder ces désopilantes publicités des Bruins.


http://www.youtube.com/watch?v=HwchenZolCE
http://www.youtube.com/watch?v=_HqvTuKittI&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=H7P9xU_09Ko&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=NRDuNwXeOzE&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=33wPudAT4x8&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=6cr89xbl26g
Publicité publiée dans l’édition du 7 décembre 1947 dans le journal La Patrie

samedi 30 avril 2011

Un cheval pour King Clancy

King Clancy, intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1958.


Connie Smythe n’est pas qu’un trophée. Smythe a d’abord été le fondateur des Maple Leafs de Toronto en 1927. À ce moment, l’équipe n’était pas très bonne et Smythe avait offert 35 000$ aux Maroons de Montréal pour acheter Hooley Smith ou Nels Stewart. Les Maroons formaient une équipe dont les recettes au guichets se portaient très bien et n’avaient que faire de l’argent de Smythe. D’ailleurs plusieurs se demandaient ou les propriétaires des Leafs trouveraient une pareille somme, les résultats modestes de l`équipe se reflétaient aussi sur les assistances aux parties.

En fait, la vraie stratégie de Smythe reposait sur l’arrivée prochaine de jeunes joueurs toujours d’âge junior qui jouaient pour les Marlboros de Toronto : les Joe Primeau, Busher Jackson et Charlie Conacher qui allaient former la fameuse Kid Line quelques années plus tard et donner aux Maple Leafs leurs années les plus glorieuses.

En attendant l’arrivée de ces jeunes prodiges, il fallait bien que l’équipe survive et trouve du renfort au plus vite. La chance allait donner cette opportunité à Conn Smythe.

Parier sur les négligés

Smythe possédait un jeune cheval de course appelé Rare Jewel qui avait participé à cinq courses qu’il avait lamentablement terminées bon dernier. À la sixième course, Smythe avait même parié avec un ami que son cheval finirait dernier. Le cheval avait terminé la course avant-dernier. Smythe avait dit : «Ce cheval n’est même pas foutu de terminer dernier pour me faire gagner un pari». Mais Smythe a persévéré avec ce cheval qu’il avait acheté un fort bon prix et qui, au départ, semblait promis à un bel avenir.

Il a engagé Dude Foden, un éleveur et jockey, pour s’occuper de son cheval durant la saison morte. Foden avait une excellente réputation. Sur un quart de mille, on le disait imbattable.

Foden avait donc entraîné Rare Jewel tout l’hiver et, au printemps, il disait à Smythe qu’il pourrait commencer à parier sur son cheval qui était prêt pour la grande course du début d’année. La course opposait de très bons chevaux de deux ans et un cheval appelé Frothblower était définitivement le favori. Rare Jewel, qui avait presque terminé toutes ses course au dernier rang, se voyait octroyer une cote de 219$ contre un. C’était la chance de Smythe qui adorait parier sur les négligés.

Conny Smythe avait 60$ en poches. Il n’avait osé parier que 20$ sur son cheval et avait aussi parié 20 autres dollars sur Frothblower pour ne pas perdre sa mise. Surgit alors l’ancien médecin des Leafs que Smythe avait congédié quelques semaines plus tôt et qu’il ne semblait
particulièrement pas aimer. «Frothblower jusqu’au bout, Connie?», lui demanda celui-ci. C’est alors que Smythe, piqué au vif, remis un autre 20$ sur Rare Jewel pour contrarier son interlocuteur et montrer sa confiance en son cheval.

On imagine bien le reste : Frothblower ainsi que les deux autres chevaux favoris sont partis comme une flèche et, dans le dernier droit, l’expérimenté jockey Dude Foden a poussé Rare Jewel à sa limite et, comme il l’avait prédit, le cheval était prêt et il a remporté cette course au dernier moment. Smythe avait donc remporté une bourse de 4000$ remise au gagnant de la course (une somme rondelette pour l’époque) et 10 000$ en paris.

Un pari payant

Cet argent avait aussitôt servi à acheter le contrat du défenseur étoile, King Clancy, des Sénateurs d’Ottawa, une autre équipe qui ne roulait pas sur l’or. Smythe avait aussi envoyé deux jeunes joueurs aux Sénateurs, Art Smith et Eric Pettinger, libérant ainsi 15 000$ de la masse salariale des Maple Leafs. L’argent amassé par la victoire de son cheval avait donc servi à lancer les Maple Leafs une fois pour toute. King Clancy est devenu une grande vedette à Toronto et il a été la pierre d’assise de la formidable équipe à venir qu’ont été les Maple Leafs dans les années 1930.

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jeudi 28 avril 2011

Le tabac et les cartes de baseball Mecca Double Folders T201

Aussi paradoxal que cela puisse paraître aujourd’hui, les cartes de baseball ont beaucoup servi à promouvoir l’usage du tabac à leurs débuts. Les fabricants de cigarettes rivalisaient entre eux pour créer les plus belles cartes à insérer dans leur paquets et attirer les amateurs de baseball — un sport dont la popularité grandissait rapidement — et surtout, leurs enfants qui les obligeaient à choisir une marque plutôt qu’une autre.

Une carte de la série Old Judge N172
Il était presque impossible de faire des photos d’action à cette époque. La plupart des photos demandaient un temps d’exposition de plusieurs secondes sans bouger. Le seul moyen connu (et il est venu plus tard) était d’utiliser une poudre de magnésium que les photographes disposaient sur une palette de bois à laquelle ils mettaient le feu. Le magnésium explosait et servait de flash pour accélérer la prise de vue. La méthode était périlleuse et les photographes détestaient l’utiliser. Plusieurs ont été blessé en l’employant. Le feu prenait aussi fréquemment dans les vêtements des pauvres photographes.

Cela faisait que cette période nous a donné de magnifiques portraits où les sujets s’habillaient de leurs plus beaux vêtements et posaient raidement, sans sourire, en écoutant bien les consignes du photographe. Une seule série, la Old Judge N172 avait essayé de simuler des scènes d’action de baseball, un véritable tour de force pour l’époque (1887). 

Les joueurs vedettes de l’époque étaient invités en studio et simulaient une scène de match de baseball. Sur plusieurs de ces petites cartes (un pouce et demi par deux pouces et demi), on voyait nettement le fil qui servait à suspendre la balle dans le studio. Les trucages étaient naïfs, mais la série imprimée en sépia était magnifique.

La photo ou l’illustration?
Allen & Ginter 1887
La complexité de l’utilisation de l’utilisation de photographies avait obligé les compagnies de cigarettes à employer des illustrateurs pour faire les portraits des joueurs et cela a donné des séries légendaires comme la N29 d’Allen & Ginter en 1888 et la gigantesque T206 de Topps en 1909. C’était d’ailleurs la popularité des cartes d’Allen & Ginter, notamment, qui avait forcé Old Judge à innover et à se lancer dans cette fastidieuse opération de trucages photographiques.

Mecca Double Folders
En 1911, la compagnie de cigarettes Mecca — La Mecque en français, les marques de cigarettes aux noms de consonance arabe étaient très prisées — innovait à son tour pour attirer la faveur des acheteurs. Elle incorporait une carte à chacun de ses paquets qui montrait deux joueurs d’une même équipe sur une même carte. Cette carte était pliée en deux et incluait pour la première fois les statistiques des joueurs illustrés. Une fois rabattue, les jambes des joueurs de la carte du dessous finissaient le dessin de la carte plus courte du dessus. 

Ce qu’on aime par-dessus tout de cette série de 50 cartes, c’est la facture naïve et toute en douceur des illustrations où la ressemblance avec les personnages réels semble un peu secondaire.

L’avantage de ces cartes, qui n’ont pas la notoriété ni le prix de la T206, est que l’on peut parfois retrouver deux très bons joueurs sur une même carte et même deux membres du Temple de la renommée du baseball dans un cas comme sur celle de Ty Cobb et Sam Crawford. Cependant, la carte la plus difficile à obtenir de ce set est celle de Patsy Dougherty et Harry Lord des White Sox.

Hors Jeu vous offre un portfolio de certaines de plus belles cartes de cette série qui comprend plusieurs légendes du baseball comme Ty Cobb, Tris Speaker, Sam Crawford, Chief Bender, Christy Matthewson, Walter Johnson, Ed Cicotte et Zack Wheat.


Légende:
À droit, on voit la carte du grand Napoléon Lajoie, un immortel du baseball d’origine franco-américaine et la carte du bas est celle de Fred Falkenberg, l’autre partie de cette même carte. On peut voir que les jambes des deux joueurs sont les mêmes. La partie de Falkenberg est plus courte et, en la rabattant sur celle de Lajoie, les jambes complètent l’image.




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Le baseball et le tabac ont une longue fréquentation. Cette publicité mettant un joueur des Expos a été publiée dans le magazine Perspectives en 1974. Les lois sur le tabac et la publicité ont mis fin à cette association sports-tabac.



lundi 25 avril 2011

Pacioretty et le nez de Brad Marchand


Le tweet de Max Pacioretty nous a inspiré une petite caricature. Qui aura le dernier mot: Pacioretty ou Marchand?
Brad Marchant continue sa marche sur le sentier de la Coupe Stanley. Bravo aux Bruins. Ramenez la Coupe qu’on puisse au moins dire que le Canadien a été battu par une bonne équipe.

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vendredi 15 avril 2011

L’histoire des masques des gardiens de buts écrite par un expert

Le hockey a un avantage que tous les autres sports n’ont pas: des magnifiques uniformes. Et, à notre avis, rien n’égale ceux des six équipes originales de la LNH. 

Les habits que portent les joueurs de baseball ou de basketball sont parfois beaux, mais ces costumes n’offrent pas autant de possibilités que ceux des hockeyeurs. Au hockey, les chandails sont colorés, la culotte se détache nettement et les bas aussi ont de beaux designs assortis.

Au football, l’uniforme ne comporte même pas de logo sur le chandail, sinon sur un tout petit sur la manche. En revanche, les casques uniformément décorés pour l’équipe entière sont très beaux. 

Ce concept s’appliquerait très bien au hockey, un autre sport collectif où les casques sont très présents. Présentement la ligue laisse les joueurs décider du choix de leur casque et, surtout, d’empocher la commandite qui va avec ce choix. Dommage. Un fabriquant pourrait très bien commanditer une équipe au complet et dessiner des casques qui rivaliseraient d’originalité pour attirer les consommateurs. La Ligue générerait une saine compétition entre les fabricants et ses revenus ne s’en porteraient que mieux.

La LNH fait figure de précurseur
Là où le hockey a une longueur d’avance, c’est dans l’audace des illustrations qui ornent les masques des gardiens de buts. Le journaliste Richard Labbé, véritable expert en gardiens de buts, s’est concentré sur cette magnifique audace que sont devenus les masques des gardiens et il en a fait un très beau livre simplement intitulé: Masques.

Édité par Art Global, le livre présente une facture plus que soignée: embossage sur la couverture et vernis sélectif qui fait ressortir les splendides masques choisis pour illustrer le livre dans une mise en page moderne et épurée.  On a mis le paquet pour le contenant autant que pour le contenu. Les textes sont du pur Labbé: courts, incisifs et remplis d’humour. Ainsi assemblés dans ce livre, ces portraits de gardiens retracent l’histoire de leur outil de travail, le masque.

On y apprend que le masque de Gerry Cheevers zébré de faux points de suture ne visait pas à effrayer ses adversaires, mais qu’il était seulement le fruit du hasard et que Dave Dryden, frère du célèbre Ken Dryden, a inventé le masque hybride qui combinait le masque de plastique et les grilles de métal que tous les gardiens portent aujourd’hui, un type de masque que son propre frère n’a jamais porté! On n’est pas prophète dans sa patrie.

mardi 5 avril 2011

Bobby Orr, grand et modeste

À mon avis, Bobby Or a été le plus grand joueur de hockey de l’histoire. Son talent était phénoménal, mais, au-delà de la super-vedette, Orr est demeuré un homme humble et entier, ce qui le rendait vraiment exceptionnel.

L’ancien physioythérapeute du Canadien dans les années 1960, Bill Head, raconte sa première rencontre avec le jeune Orr dans le journal Sport Illustré du 28 janvier 1974*: «Orr était blessé assez gravement et il avait de multiples coupures. Je le soignai et le laissai quelques minutes seul pendant que j’allais chercher mes effets. À mon retour, qu’est-ce que je voyais? Bobby Orr qui nettoyait le sang par terre avec un linge en s’excusant. Je n’avais jamais vu une chose pareille».

*L’article était signé Alain Chantelois. Hé oui! Le Baron Chantelois lui-même.

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mercredi 30 mars 2011

Ching Johnson, le cuisinier

L’équipe d’étoiles du fameux match de 1933-34. *Alignement complet au bas du texte..
Ching Johnson était un rude défenseur étoile de l’équipe originale des Rangers de New York, fondée en 1926 par Conny Smythe. Durant sa carrière de 12 saisons dans la LNH, il a été élu deux fois sur la première équipe d’étoiles et deux autres fois sur la deuxième.

Caricature du rude Ching Johnson publiée 
dans les journaux newyorkais dans les années 1920
Il a joué lors de la première partie d’étoiles disputée en 1933-34 au profit d’Ace Bailey, des Maple Leafs de Toronto, dont la carrière avait violemment pris fin lors d’un match à la suite d’un coup par derrière du redoutable Eddie Shore. 

En 1931-32, il a fini deuxième derrière Howie Morenz pour l’obtention du Trophée Hart, décerné au joueur le plus utile à son équipe. Il a aussi remporté la Coupe Stanley à deux reprises avec les Rangers en 1927-28 (la fameuse conquête de la Coupe Stanley où l’entraîneur des Rangers, Lester Patrick, alors âgé de 44 ans avait dû mettre les jambières et remplacer son gardien blessé) et 1932-33. Johnson a été élu au Temple de la renommée du hockey en 1958, honneur pleinement mérité. Son vrai nom était Ivan Johnson.

Pourquoi Ching et non Ivan Johnson
Deux versions existent sur l’origine de son surnom. Andrew Podnieks dans Players: The ultimate A–Z guide of everyone who has ever played in the NHL affirme que Ching est un dérivé de Chinaman et que Johnson avait hérité de ce surnom à cause de ses traits asiatiques, ce qui n’est pas faux. Fait à noter, Johnson était de descendance irlandaise.

Nous préférons la deuxième version. Elle provient d’un scrapbook de découpures de journaux New Yorkais des années 1920 et 1930 qu’avait assemblé Léo Bourgault, son coéquipier à la défense avec les Rangers. L’article souligne que Johnson était natif de Winnipeg. 

Les Prairies formaient un énorme chantier en développement au début du XXe siècle. Le père de Johnson avait bâti un petit chalet à l’arrière de sa maison et son fils Ivan avait l’habitude d’aller y jouer avec ses amis. Leur jeu favori était de jouer aux pionniers de l’Ouest. Johnson aimait faire la cuisine pour ses camarades. Comme cette tâche incombait souvent à des Chinois sur les chantiers de l’Ouest canadien, ses camarades l’ont surnommé «Chink», un diminutif pour Chinaman

Avec le temps, le surnom Chink s’est transformé en Ching. Un nom inoubliable qui l’a aidé à passer à l’histoire beaucoup plus efficacement que s’il avait conservé son véritable nom d’Ivan Johnson. 

* Légende de la photo du haut de la page:
L’équipe d’étoile de 1933-34, de gauche à droite, rangée du bas: Normie Himes, Larry Aurie, Hooley Smith, Jimmy Ward, Lester Patrick, Léo Dandurand, Bill Cook, Howie Morenz, Aurèle Joliat, Herbie Lewis et, à l’avant-plan, la mascotte de l’équipe, Howie Morenz Jr.
Rangée du haut: Charlie Gardiner, Red Dutton, Eddie Shore, Allan Shields, Bill O’Brien, Lionel Conacher, Ching Johnson, Nels Stewart, Frank Finnegan.


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mardi 22 mars 2011

Film inédit sur Babe Ruth et Lou Gehrig retrouvé

Les archives filmées de la légende des Yankees, Babe Ruth, sont rares. Sur YouTube, on peut voir quelques secondes de films granuleux sur le Bambino.

Le New York Times nous permet depuis peu de visionner quelques secondes d’un film inédit de Babe Ruth et Lou Gehrig dans leur intimité. De plus, le film tourné en 16 millimètres est d’une rare qualité.

La trouvaille est celle de RC Raycraft, un antiquaire de l’Illinois qui a acheté ce film de trois minutes et demi dans un marché aux puces local qu’il gère. Les scènes ont été tournées le 18 octobre 1927 à Sioux City. Ruth et Gehrig prenaient part à un match dans cette petite ville de l’Iowa dans ce qu’ils appelaient leur «Barnstorming Tour», une tournée que les joueurs faisaient régulièrement après leur saison régulière pour monnayer leur célébrité. Gehrig et Ruth sont même allés à Hull, au Québec, en 1928 dans le cadre de ce genre de tournée.

Ruth, qui faisait le faramineux salaire de 70 000$ à ce moment, récoltait presque autant de cette tournée. Gehrig n’avait que 24 ans à ce moment et empochait 8000$ annuellement, somme qu’il doublait aisément lors de cette tournée en signant des milliers de balles.

Le film a d’autant plus d’intérêt qu’il a été tourné 10 jours après que les Yankees eurent balayé les Pirates de Pittsburgh pour remporter la Série mondiale. Les Yankees de 1927 avec leur «Murderer’s Row lineup» (alignement meurtrier) avait terminé la saison avec la remarquable fiche de 110 victoires et seulement 44 défaites. On dit de cette édition des Yankees qu’elle a été la meilleure de l’histoire. C’est notamment cette année-là  que Ruth, alors âgé de 32 ans, avait établi son record de 60 circuits et que le jeune Gehrig, qui avait frappé 47 circuits, avait mérité le titre de joueur le plus utile à son équipe.

Raycraft ne sait toujours pas ce qu’il fera de sa découverte. Il parle de l’offrir au Temple de la renommée du baseball. Sa valeur est inestimable, mais une photo de cette même tournée a été vendue dernièrement pour 33 000$. On imagine un peu la somme qu’il pourrait en tirer…

Lisez toute l’histoire et, surtout, voyez la vidéo:

dimanche 6 mars 2011

Aaron Ward, le souffre-douleur de Scotty Bowman

L’histoire suivante est tirée de l’édition du 11 janvier 2010 du magazine Sports Illustrated. Elle parle d’un concept utilisé au hockey professionnel appelé «Doghouse» ou «La niche» en français.

Dans l’article on dit que certains joueurs sont les souffres-douleur attitrés de leurs entraîneurs qui les envoient «dormir dans la niche» comme on punit un chien qui n’a pas respecté les consignes. L’entraîneur des Maple Leafs dit que le terme «doghouse» est une métaphore pour désigner le temps de glace donné à un joueur.

De tous les joueurs qui ont fait un séjour dans cette niche métaphorique, le défenseur Aaron Ward a sûrement été le pire cas récent. Ward était un défenseur au talent limité dont la marque de commerce était d’être un travailleur acharné qui n’avait pas peur de jouer dur et de bloquer des lancers. Tout sauf un talent naturel.

Il est évident qu’un pareil joueur n’arrive pas dans la ligue en bénéficiant de beaucoup de marge de manœuvre. Pire encore, l’entraîneur de l’équipe pour laquelle il fait ses débuts (Detroit) s’appelle Scotty Bowman.

À Montréal, on a beaucoup entendu parler des méthodes de coaching de Bowman qui pouvait être très dur avec ses joueurs. Le pauvre Ward a connu des débuts pour le moins éprouvants sous les ordres du vieil entraîneur. Certains de ces coéquipiers ont même suggéré à Aaron de faire changer son prénom pour «Fuckin'» tellement Bowman ne référait à lui qu’en l’appelant constamment Fuckin' Ward.

Habitué à subir les foudres de Bowman, Ward raconte cette anecdote: «Fraichement rappelé des mineures, je prend part à la séance de patinage du matin. Bowman me retourne aux mineures aussitôt après ce réchauffement. Je suppose que j’avais eu une mauvaise séance de patinage…»

Ward ne sait plus sur quel pied danser avec son entraîneur. «Un jour, nous pratiquons le désavantage numérique qui en arrache à ce moment. Je n'avais pas joué un match régulier depuis deux semaines. Bowman ordonne que les défenseurs dégagent la zone par la bande vigoureusement, dit Ward. La rondelle se retrouve sur ma palette et je dois la dégager en sachant très bien que Scotty se tient debout près de la bande. Je lance la rondelle de toute mes forces et le pire arrive. Elle frappe Bowman à la tête et lui fait une profonde coupure.» Le sang gicle et Ward anticipe la réaction de son entraîneur.
Bowman se relève et dit:«C’est comme ça qu’il faut dégager!» Ouf!

«La veille du jour de l’An, nous jouons à Chicago et je suis encore dans les mauvaises grâces de Bowman depuis un moment. À ma deuxième présence sur la patinoire, j’essaie de bloquer un lancer et je reçois la rondelle en plein visage. La coupure est profonde et nécessite des points de suture. En me rendant à l’infirmerie avec le soigneur, Bowman me regarde et dit que je dois être revenu dans cinq minutes sinon je ne jouerai plus du match, raconte le courageux Ward. Le soigneur était âgé et n’était pas le plus rapide pour faire les sutures. J’ai tout fait pour l’aider et, environ quatre minutes plus tard et dix points de suture en plus, j’étais de retour au banc. Malgré cela, Bowman ne m’a pas fait jouer du reste du match.»

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