dimanche 29 janvier 2012

Échanger David Fisher contre Claude Giroux


David Fisher au camp du Canadien.

On commence à douter que le défenseur David Fisher, premier choix du Canadien en 2006, ne devienne meilleur que Claude Giroux. Il semble qu’il ne fasse plus partie des Everblades de la Floride, l’équipe de la Ligue américaine pour laquelle il a brièvement joué l’année passée.

Pourtant Claude Giroux était disponible au moment de la sélection de Fisher. Il est certain qu’un francophone jouant au centre doté d’un petit gabarit comme lui aurait eu beaucoup de pression à Montréal, mais… On a l’impression qu’il aurait pu réussir quand même.

Curieux comme le Canadien manque les opportunités de repêcher des francophones. La pire bêtise jamais dite en ce sens a été entendue sur les ondes de RDS lorsque Benoit Brunet avait déclaré en plein match que le Canadien faisait bien de ne pas offrir de contrat à un agent libre québécois (Martin Biron, si notre mémoire est bonne) car la foule attendrait un sauveur. Le pire, c’est qu’il avait probablement parfaitement reflété la pensée du Canadien.

Claude Giroux
En attendant, le magazine Hockey News donnait l’alignement des Flyers de Philadelphie il y a quelques semaines et, au centre, on retrouvait les noms de Claude Giroux, Daniel Brière, Maxime Talbot et Sean Couturier. On parle sûrement plus en français dans la chambre des joueurs des Flyers que dans celle du Canadien.

Vivement le retour des Nordiques…

samedi 7 janvier 2012

Le visage de Marc-André Fleury sur une boîte de céréales

Il n’y a pas de limites à ce que les amateurs de sports peuvent collectionner. Après la moutarde dijon à l’effigie de Pascal Dupuis, les fans peuvent se procurer les céréales qui mettent en vedette un autre joueur québécois des Penguins de Pittsburgh, Marc-André Fleury. Elles viennent maintenant en deux versions même s’il semble que les céréales à l’intérieur de la boîte demeurent les mêmes, soit des flocons de maïs givrés (style Frosted Flakes).


La première version parue en février, au grand plaisir de son agent Allan Walsh qui en avait fait grand état sur son compte Twitter, était illustrée d’un gros plan de Fleury sur fond bleu glace. La nouvelle version montre Fleury dans un plan plus éloigné devant une feuille d’érable rouge Canada.


Fleury n’est pas le premier athlète à voir son visage sur une boîte de céréales. Son patron Mario Lemieux a eu cet honneur avant lui. Wayne Gretzky a probablement été le champion en ce domaine, son visage est apparu sur nombres de boîtes de céréales. 


Les Québécois populaires
En 1964, Jean Béliveau prêtait son sourire au céréales Chex. Dans les années 1950, Maurice Richard avait son emballage de pain tranché le Pain Suprême dont les slogans étaient «Le pain favori du Rocket» et «Un pain tout 9».


Étrangement on ne peut se procurer les Fleury Flakes que sur internet à l’adresse : http://www.plbsports.com. Cette même compagnie offre aussi la Dupuis Dijon ou la salsa douce à l’effigie de Dustin Pedroia, le deuxième but des Red Sox de Boston, appelée la Pedroia Premium…



lundi 2 janvier 2012

Top 100 des plus grands joueurs québécois de la LNH

Hockey le Magazine s’est livré à un exercice très intéressant en classifiant les 100 meilleurs joueurs de l’histoire de la LNH provenants du Québec. Le Hockey News avait fait le même exercice en mai 2011 pour toute l’histoire de la LNH en classant les meilleurs joueurs selon leur position. 

Tous ces classements sont hautement subjectifs et chaque choix peut être longuement discuté par les amateurs, mais le magazine produit par le Hockey News est une vraie pièce de collection tellement le travail de comparaison historique avait été bien fait. Les joueurs étaient classés assez fidèlement en tenant compte de l’importance qu’ils avaient à leur époque. Il demeure toujours compliqué de comparer Sprague Cleghorn à Denis Potvin (deux joueurs au style semblable), mais il faut faire cette évaluation en tenant bien compte de l’impact qu’avait Cleghorn sur la ligue au moment où il jouait. En bref, la connaissance de l’aspect historique est primordial à la rigueur de ce classement.

Dans le Hockey News, Terry Sawchuk avait été élu le meilleur gardien de l’histoire devant Patrick Roy et Martin Brodeur. Wayne Gretzky était déclaré meilleur joueur de centre devant Lemieux, Hull meilleur ailier gauche et Gordie Howe coiffait Maurice Richard pour le titre de meilleur ailier droit de l’histoire. Bobby Orr avait remporté la palme chez les défenseurs devant Doug Harvey et Eddie Shore. Des choix qu’Hors Jeu entérine totalement.

Hockey le Magazine a pourtant classé Doug Harvey au 10e rang des meilleurs joueurs québécois derrière les défenseurs Raymond Bourque (6e) et Denis Potvin (9e). 

Pour dresser ce classement, Hockey le Magazine a demandé à 11 de ses collaborateurs réguliers de sélectionner ses 100 meilleurs joueurs québécois de l’histoire. Ils ont établi un classement final en faisant la moyenne des sélections de ces experts. Malheureusement, plusieurs de ces chroniqueurs ont totalement évacué l’aspect historique de leur sélection, ce qui donne un classement peu crédible et fait de cette édition hors série un rendez-vous manqué avec l’histoire.

On se serait attendu à ce que des chroniqueurs comme Danny Dubé ou François Gagnon, qui sont parmi les plus jeunes de ces experts et qui couvrent les activités quotidiennes de la LNH, à ce qu’ils évacuent plus facilement les grands joueurs du passé, mais ce ne fut pas le cas. Dubé a surpris en classant Lorne Chabot au 39e rang, Nels Stewart (qui détenait tous les records de points avant qu’un certain Maurice Richard ne les brise) au 41e rang et Bill Cowley (Trophée Hart en 1941 et 1943, deux Coupes Stanley avec les Bruins et moyenne de 1,97 points par match que seuls Mario Lemieux et Wayne Gretzky ont dépassé) au 46e rang. François Gagnon est allé encore plus loin en mettant Georges Vézina au 20e rang, Joe Malone au 25e rang et Sprague Cleghorn au 30e rang. Les historiens du hockey savent que ces trois joueurs ont joué des rôles cruciaux dans une jeune LNH.

Si on souligne l’audace et la connaissance historique de ces deux experts, il faut aussi ajouter que les sélections de plusieurs autres nous ont franchement déçues. Parmi les pires, il faut mettre les noms de Denis Morel et Bertrand Raymond. Pour Morel, le meilleur joueur québécois d’avant les années 1950 a été Georges Vézina (38e), suivi de Sylvio Mantha (50e). Ce sont les deux seules sélections qu’il a faites de cette époque, évacuant les Stewart, Malone et Cleghorn! Marc-Édouard Vlasic (81e) a même été préféré à Émile Butch Bouchard (85e). Le jour où nous verrons le chandail de Vlasic flotter au plafond de l’aréna de San Jose comme celui de Bouchard, suspendu à celui de la Mecque du hockey, nous irons nous excuser auprès de l’ancien arbitre, mais en attendant, le rang attribué à Bouchard est une véritable insulte.

Bertrand Raymond a trouvé le moyen de faire pire. Seuls Nels Stewart, Lorne Chabot et Georges Vézina se retrouvent dans son classement. Vézina y entre de peine et de misère, classé au 100e et dernier rang de son palmarès. Raymond a effectué ses choix comme s’il devait avoir vu les joueurs de ses yeux pour les apprécier alors que le mandat était de déterminer les 100 meilleurs joueurs de l’histoire. L’exercice oblige une recherche historique sinon il vaut mieux passer son tour et offrir sa place à quelqu’un qui fera l’exercice avec la rigueur requise.

Plusieurs joueurs de troisième trio se sont retrouvé dans ce palmarès alors qu’on a ignoré des légendes du passé. Lorsqu’on place par exemple Phil Goyette (56e), un joueur de troisième trio avec le Canadien, au devant de Joe Malone (62e) qui était le meilleur joueur de la ligue dans les années 1910 et 1920, il est clair qu’on a manifestement pas tenu compte de l’importance qu’a eu le joueur sur son sport.

La direction du magazine a erré en confiant ces choix à des vedettes des médias contrairement au Hockey News où on ne retrouve pas les noms de ceux qui ont dressé le palmarès. La décision a été une affaire d’équipe totalement assumée par la direction et l’exercice apparaît beaucoup plus crédible.

Hockey le Magazine continue de confier la couverture de ses sujets à des vedettes connues des médias sportifs québécois, un milieu restreint, plutôt que de développer sa propre identité. Ce n’est pas la première fois qu’on souligne ce défaut du magazine qui préfère donner la parole aux «journalistes» dont on connaît déjà l’opinion parce qu’ils sont omniprésents dans les autres médias. La direction continue de croire que pour vendre son magazine, elle doive faire appel à des collaborateurs de renom. Pour certains lecteurs relire l’opinion d’un Dany Dubé ou Bertrand Raymond sur un sujet connu n’apporte rien de nouveau.

Inutile de souligner que l’aspect historique revêt une importance primordiale sur ce blogue et c’est à ce niveau que cette édition hors série rate la cible. Dommage car elle deviendra une référence pour le futur et on ne reprend pas un rendez-vous manqué. Cela dit, l’exercice reste intéressant. Rien ne vaut se procurer le magazine pour se faire une idée.

À notre avis, les grands négligés de cet exercice ont pour nom Dickie Moore, Johnny Gagnon (le troisième membre de ligne Morenz-Joliat-Gagnon), Pit Lépine, les frères Frank et Lester Patrick natifs de Drummondville (on excuse ces absences car les deux ont joué au début du XXe siècle) et Jack Laviolette, un défenseur étoile sur qui on a fondé le Canadien.