mardi 23 avril 2013

Le palmarès des plus étranges objets de hockey à collectionner


Le livre Vintage Hockey Collector présente des objets parfois insolites associés à notre sport national et nous fait regretter que la LNH se montre si gourmande en redevances pour utiliser son image. Plusieurs entreprises se sont servies de nos sportifs favoris pour promouvoir leurs produits et ces articles sont devenus des objets de grande convoitise.

Si parfois cela a donné des séries magnifiques, il faut aussi dire que de sérieuses dérives sont survenues. Voici un court palmarès très subjectif des plus étranges réalisations d’objets promotionnels devenus aujourd’hui des objets de collections.

Les cartes Frito-Lay Breakaway
En 1972-73, on trouvait dans les sacs de croustilles Frito-Lay des cartes numérotées de 2 pouces par 3 pouces qui étaient… franchement laides. Ces cartes devaient être retournées à l’entreprise pour participer à un concours. On les collectionne toujours. Elles ne coûtent pas très cher, mais valent-elles le prix qu’on y met?

Les rondelles à sundae Dairy Queen (1977-78)
L’idée d’associer la crème glacée au hockey sur glace est brillante.
Le problème de cette promotion était que l’écusson aux couleurs de l’équipe de hockey était situé sous la coupe glacée en forme de rondelle. Pour apercevoir l’emblème de l’équipe illustrée, il fallait soit la lever haut dans les airs ou attendre d’avoir terminé la dégustation et rincer le récipient. Manger de la crème glacée en plein air est une activité salissante. La plupart des consommateurs se dépêchent de jeter le récipient collant une fois la coupe terminée. C’est pourquoi ces coupes sont rares et difficiles à trouver.

Les minis bâtons de hockey Post
Les céréales ont toujours tenté d’attirer la faveur des jeunes. En 1970-71, les céréales Post offraient un mini bâton de hockey en plastique rouge ou bleu dans chacune de ses boîtes de céréales toujours trop sucrées au goût des parents. Les jeunes trouvaient dans un emballage cellophane un bâton, une rondelle et six petits autocollants pour décorer le bâton. Tirés d’une série de 10 différents, les bâtons étaient petits (six pouces et quart) et les autocollants qu’on y apposaient l’étaient davantage de sorte que plus on jouait avec, plus on perdait les enjolivures. Ces bâtons se vendent une somme impressionnante lorsqu’ils sont en bon état et que dire s’ils sont toujours dans le cellophane d’origine…

Les billes Post
Dans la catégorie trouver-un-moyen-pour-vendre-des-céréales-aux-enfants, une de nos promotions préférée était celle de la marque Post qui, en 1968-69, insérait dans ses boîtes de céréales pour enfants une bille avec une image de joueurs du Canadien ou des Maple Leafs. La série comprenait 30 billes, 15 rouges du Canadien et 15 bleues des joueurs des Leafs. La faiblesse de produit était que les portraits des joueurs étaient recouverts de plastique transparent, ce qui les rendaient un peu flous. On pouvait aussi se procurer un planche de jeu et un livret d’instruction en plaçant une commande postale. La planche de jeu était faite d’un plastique qui résiste mal à l’usure du temps. On peut se procurer l’ensemble des billes et la planche de jeu pour environ 300$ chacun. Ouf…

Les bouchons de bouteilles Coke et Sprite
En 1964-65, les boissons gazeuses Coke et Sprite encapsulaient leur breuvage avec un bouchon orné d’une tête découpée d’un joueur de la LNH. 108 joueurs différents à collectionner qu’on pouvait positionner sur une planche de présentation disponible par commande postale. Les capsules Sprite étaient naturellement moins populaires; elles sont donc plus rares aujourd’hui. Cette collection comporte des risques: la planche de plastique s’effrite avec le temps et le métal des bouchons peut rouiller.

Les tuiles H. M. Cowan
Très étrange idée que de produire des tuiles illustrées de joueurs de hockey de la LNH. Qu’à cela ne tienne, elles sont malgré tout très jolies. La série comprend 104 joueurs différents imprimés sur des tuiles de céramique de 6 pouces carrés recouvertes de liège à l’arrière. Les tuiles valent de 50$ à 1000$ chacunes.

Timbre IGA 1968
Les timbres IGA
La chaîne d’épiciers IGA s’est associée au Canadien de Montréal de 1967 à 1969 en produisant plusieurs séries de timbres à l’effigie des joueurs de la sainte-flanelle que les clients devaient coller sur des cartes récompenses. Imprimées au coût minimal, ces timbres sont franchement laids et coûtent chers. Les 19 cartes de la série 1 de 1968-69 ont un prix estimé à 800$. On passe…






La bouteille d’assouplissant Fleecy
Probablement l’item de collection le plus étrange présenté dans le livre Vintage Hockey Collector. À l’envoi d’une étiquette du produit
assouplissant de marque Fleecy et de la somme de 2,95$, on pouvait se procurer un casque Spalding blanc, rouge ou bleu d’une valeur de 5,40$. Selon le Vintage Hockey Collector, la bouteille d’assouplissant vaut la modique somme de 125$ et la publicité imprimée mettant en vedette Ron Ellis des Maple Leafs de Toronto a une valeur estimée de 65$. Avouez que rêvez d’une bouteille d’assouplissant comme celle-là.


Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire.  arivest@lapresse.ca


Vintage Hockey Collector, le livre pour tout savoir sur les collections de hockey


Vous avez mis le doigt dans le tordeur qui happe les collectionneurs de hockey? Vous voulez tout savoir sur le monde des memorabilias et cartes de hockey? Le livre Vintage hockey collector price guide de Bobby Burrell est alors devenu un must pour vous.  Grand collectionneur de vintage*, Burrell a recensé un maximum d’items qui font l’envie des «hockeyphiles» à partir du début de la production d’objets de collections (1910) jusqu’à la fin des années 1980, date du grand crash — le marché des cartes de hockey s’est emballé furieusement à la fin des années 1980 pour s’effondrer lourdement au début de la décennie 90.

L’intérêt du livre réside dans la classification chronologique de ces artéfacts et, surtout, dans les photos contenues (2800, selon la couverture) dans le livre de 310 pages toutes en couleurs. Le recueil est divisé en décennies en partant du plus vieux matériel, soit la série de 36 cartes de hockey d’Imperial Tobacco appelée C56 et la fabuleuse série de 45 cartes postales Sweet Caporal 1910-11, série la plus coûteuse actuellement. Une série complète gradée de ces cartes a récemment été vendue pour la modeste somme de 158 678$ sur le site d’enchères Classic Auctions. Cette somme n’inclut pas les frais du marchand et les taxes (ajoutez près de 40% au total).

Le livre fait un survol exhaustif de toutes les séries possible, mais, en plus, il illustre tous les items qui s’y rattachent comme le papier d’emballage du paquet dans lesquelles les cartes étaient contenues, les boîtes de cartons qui contenaient tous ces paquets, les insertions spéciales dans chaque série, etc. Toutes ces choses sont hautement recherchées par les collectionneurs et souvent plus rares que les cartes elle-mêmes.

Au haut de chaque page se trouve un bref descriptif technique des items: dimension des cartes, nombre de cartes dans la série et autres détails intéressants. On y inclut aussi une évaluation des coûts d’acquisition sur le marché. Cette échelle d’évaluation est très approximative, loin de suivre les tendances du marché comme le magazine Beckett auquel on vous conseille de vous référer pour une évaluation plus précise. Cette partie est à prendre avec un grain de sel. Le bouquin date déjà de quelques années. Il faut considérer une certaine évolution du marché même si les prix sont plutôt stagnant où, au mieux, en très légère hausse. Deuxièmement, l’évaluation de certains items est parfois erronée. Normal, on ne magazine généralement qu’une seule fois un item. Il est possible que Burrell ait acquis un objet depuis longtemps ou lorsque sa valeur était plus élevée ou l’inverse. De plus certains items sont sujets à des modes, même dans le milieu des objets antiques. Il faut donc prendre les prix suggérés par Burrell comme une base d’évaluation plutôt que comme une référence absolue.

Un travail de moine
Burrell a fait un travail colossal pour rassembler et photographier
La série 1971-72 d’OPC avec toutes ses variantes:
carte, arrière de la carte, paquet complet,
insertions, emballage et boîte complète.
tous ces items et mérite un sacré coup de chapeau pour cet exploit. Bien sûr, tout n’est pas parfait. On recense quelques erreurs dans le bouquin. Par exemple: on attribue les dates de 1911-12 à la série de cartes postales mentionnée plus haut alors que la plupart des experts datent la série de 1910-11. Autre erreur:  la série des Ice Kings de 1933 est illustrée par une carte de Tiny Thompson de la série 1937 — une erreur navrante car cette série aux tons sépias agrémentés d’une touche de couleur chair dans les visages était particulièrement réussie. Le principal reproche qu’on pourrait faire à ce livre — et il est mineur — est l’absence de graphisme adéquat. L’esthétique de la présentation est faible et le texte se poursuit parfois jusqu’à l’intérieur du pli, rendant la lecture ardue. Des erreurs qu’un graphiste chevronné aurait évitées. Un graphiste aurait aussi évité la principale maladresse du livre: sa page couverture à l’esthétique douteuse.

Malgré tout, le livre de Burrell est un objet indispensable pour les collectionneurs. Non seulement, il est fort utile, mais il constitue un très bon livre de chevet pour tout amateur. On peut se le procurer à l’adresse suivante vintagehockeycollector.com pour 40$ ou chez plusieurs marchands de souvenirs sportifs.

* Le terme vintage est généralement employé par les collectionneurs pour définir ce qui date d’avant 1990. Chacun possède sa définition; certains disent que tout ce qui est plus vieux que 1980 n’a plus de réelle valeur de collection et, par le fait, ne mérite pas d’être appelé «vintage». D’autres sont plus puristes dans leur appellation et arguent que la série 1971-72 fut la dernière qui méritait ce sceau symbolique.

vendredi 19 avril 2013

Les Bulldogs de Québec et la naissance du hockey de Marc Durand, le passionné


Amateurs d’histoire du hockey, voici un livre qu’il vous faut vous procurer. Le journaliste sportif, Marc Durand, publie un bouquin impressionnant qui raconte l’histoire méconnue d’une grande équipe de hockey, les Bulldogs de Québec. Durand a assuré la couverture des Nordiques de Québec pendant une vingtaine d’années à la télévision. Il dit avoir été intrigué par la bannière de Joe Malone au plafond du Colisée pour l’écriture du livre. Malone aura réussi à inspirer un autre amateur de sport longtemps après sa mort. 

Aujourd’hui, c’est l’écriture et la recherche passionnée du journaliste qui nous insufflent le plaisir de marcher dans les traces de Malone et de tous les joueurs et bâtisseurs de cette épopée de la naissance du hockey organisé. La tâche n’était pas simple. Elle requérait de longues recherches dans de trop rares sources d’informations et une patience d’ange. Durand a relevé le défi avec brio dans ce très bel album de 160 pages qu’est La Coupe à Québec, Les Bulldogs et la naissance du hockey

Comme l’histoire du hockey, le livre débute modestement. Les sources d’informations parcellaires des archives de journaux rendent le récit des premiers pas de notre sport national complexe et peu étoffé. Peu à peu naissent des héros et des fondateurs importants du hockey dans la vieille capitale. Durand tisse habilement et patiemment la toile de l’histoire des Bulldogs. La formidable recherche d’archives photographiques donne un visage à ces héros auxquels on apprend à s’attacher au fil du récit.

Bien sûr, le comte rendu devient carrément passionnant lorsque l’équipe prend de la maturité et obtient du succès. Les journaux couvrent davantage l’équipe dont les amateurs réclament de plus en plus de nouvelles. Les récits de Durand deviennent nécessairement plus étoffés et nous, lecteurs, découvrons avec plaisir les héros de cette odyssée. 

Apparaissent au fur et à mesure les Dolly Swift, Frank Stocking (le premier gardien vedette à Québec), Albert Scott, Rockett Power et autres piliers de la première époque des Bulldogs. Le succès viendra avec l’arrivée des noms plus connus des amateurs d’histoire du hockey: Mike Quinn, Paddy Moran, Joe Hall et Joe Malone, tous anglophones d’origine. 

Le bouillant Paddy Moran
Le gardien de buts aux origines irlandaises, Paddy Moran, a marqué l’histoire du club. Spectaculaire au possible, il était très populaire auprès des amateurs. Moran n’hésitait pas à faire des montées d’un bout à l’autre de la patinoire, à se battre avec la l’adversaire ou à lui cracher du tabac à chiquer au visage. Moran a joué pour Québec de 1901 à 1917, un longue période couronnée de succès dont deux conquêtes de la Coupe Stanley.

Encore une fois, l’économie aura raison de la franchise à Québec — l’histoire se répète. Les Bulldogs finissent par déménager à Hamilton. Ils deviennent les Tigers, autre équipe au parcours chaotique avec une finale dramatique et déchirante, comme si elle était inscrite dans l’ADN de l’équipe.

Ne manquez pas l’occasion d’encourager le travail remarquable de ce passionné d’histoire du hockey qu’est Marc Durand en vous procurant La Coupe à Québec.

Les gagnants de la Coupe Stanley en 1912-13, les Bulldogs de Québec de Paddy Moran et Joe Malone.
Photo tirée du livre.

mardi 9 avril 2013

Vente d’une carte T206 d’Honus Wagner aux enchères

Photo AP tirée du site d’ABC.



















Le réseau ABC annonçait cette semaine la vente aux enchères (électroniques) d’une carte de l’arrêt-court des Pirates de Pittsburgh, Honus Wagner, de la série T206. La maison d’enchères Goldin Auctions a vendu la carte de Wagner pour la somme de 2 105 770,50US$. Ce prix n’inclus probablement pas la cote de l’intermédiaire et les autres frais. Pas mal pour une pièce de carton d’environ deux pouces de hauteur. 

 Il ne s’agit pas de la plus forte somme obtenue pour une carte de Wagner. Une carte de cette même série d’American Tobacco datée de 1909 avait été vendue 2,8 millions en 2007. La cote octroyée par la firme de gradation PSA pour cette vente record était de «Mint» alors que la présente avait une cote de VG (5 sur une échelle de 10). 

La carte d’Honus Wagner dans la série T206 est considérée comme la pièce la plus prisée pour les collectionneurs de baseball à cause de sa rareté et de l’histoire fabuleuse qui l’entoure. En bref, Wagner, réalisant que des fabricants de cigarettes lui avait fait l’affront d’insérer une carte le représentant dans un paquet de cigarettes sans lui demander sa permission, a demandé le retrait immédiat de toutes les cartes qui le représentaient. Un petit nombre de fumeurs possédaient déjà cette carte. Celle-ci faisait apparemment parti du lot. Lisez toute l’histoire de cette carte légendaire en cliquant sur le lien suivant: Saint-Graal