mercredi 19 décembre 2012

Les faits saillants de l’histoire d’Équipe Canada junior


Le Championnat mondial de hockey junior en sera à sa 37e édition cette année. Il sera présenté à Ufa, en Russie, du 20 décembre 2012 au 5 janvier 2013. L’équipe canadienne sera en quête d’un 16e titre à ce tournoi qui est devenu un véritable classique du Temps des fêtes canadien. En voici quelques faits marquants.

Les débuts de la compétition
De 1977 à 1981
Dans les premières années de la compétition, le Canada était représenté par les gagnants de la Coupe Memorial (champions canadiens de hockey junior) au tournoi mondial de hockey junior sauf en 1978, à Montréal, où on avait assemblé une équipe d’étoiles pour le tournoi.

Le Canada avait terminé au 2e rang du tournoi en 1977 derrière l’URSS. Le Canadien Dale McCourt avait terminé au premier rang des compteurs et il avait été élu sur l’équipe d’étoiles du tournoi.

La deuxième édition du tournoi avait été présentée au Québec et en Ontario. Le Canada, mené par le jeune Wayne Gretzky, avait terminé au 3e rang derrière l’URSS et la Suède. L’équipe d’étoiles de ce tournoi montre bien la qualité des joueurs présents cette année-là. Seul le gardien de but soviétique n’a pas joué dans la LNH. Les autres sont devenus des vedettes de ce circuit.

Gardien: Alexander Tzyhunyhk, URSS
Défenseurs: Risto Siltanen, Finlande; Vyacheslav Fetisov, URSS
Attaquants: Mats Naslund, Suède; Wayne Gretzky, Canada; Anton Stastny, Tchécoslovaquie

Le héros canadien, Dave King
1982
Le Canada remportait sa première médaille d’or au tournoi disputé cette fois au Minnesota. L’équipe ne comptait pourtant aucun joueur qui deviendra une vedette de la LNH. Trois joueurs canadiens ont été nommés sur l’équipe d’étoiles: Mike Moller, Gord Kluzak et Mike Moffat. Kluzak et Moffat seront respectivement honorés des titres de meilleur défenseur et meilleur gardien de la compétition. On donnait beaucoup de crédit à l’entraîneur Dave King pour la conquête du titre malgré un alignement modeste.
L’entraîneur Dave King mène son équipe
à un premier titre canadien.

1983 et 1984
À Leningrad, en URSS, le Canada finira troisième en 1983 malgré un alignement qui comptait Steve Yzerman, Dave Andreychuk, Sylvain Turgeon, Pat Verbeek et un jeune prodige de 17 ans, Mario Lemieux . Ce tournoi sera le seul dans lequel il aura joué. Lemieux a amassé 10 points (5 buts, 5 passes) dont quatre buts lors d’un match contre la faible équipe norvégienne. Éligible la saison suivante, Lemieux choisira de ne pas représenter le Canada lors de ce tournoi. Irrité par l’entraîneur Dave King qui prétextait des lacunes défensives dans son jeu, il a décliné l’invitation de représenter le Canada au tournoi junior en 1984. King demeure très apprécié du ROC (Rest of Canada) au point d’être couronné de l’Ordre du hockey canadien en 2013 malgré une fiche très modeste au hockey professionnel, mais son manque d’appréciation du jeu exceptionnel de Lemieux a laissé un goût amer chez les Québécois. 

1985
Le Canada remportait sa deuxième médaille d’or en 1985. Des jeunes deviendront des vedettes de la LNH dans cette édition: Wendell Clark, Stéphane Richer et Claude Lemieux. Le Québécois Bobby Dollas a été nommé le meilleur défenseur du tournoi.

1987
Le Canada et l’URSS sont été les acteurs principaux du moment le plus disgracieux de l’histoire du tournoi. Ils seront disqualifiés du tournoi à cause d’une mêlée générale. On a même dû éteindre l’éclairage de l’aréna pour mettre un terme à cette bagarre hors de contrôle. Certains prétendaient que l’équipe soviétique, éliminée du tournoi, avait expressément provoqué la foire pour nuire aux chances des Canadiens.

Troisième conquête pour le Canada
1988
Jimmy Waite
Le gardien de buts québécois, Jimmy Waite, jouait le meilleur hockey de sa vie et mènait une équipe talentueuse à sa 3e médaille d’or. Parmi ses coéquipiers, on retrouvait Joe Sakic, Éric Desjardins, Marck Recchi, Adam Graves et Trevor Linden. 

1990
C’était au tour d’un autre gardien québécois d’éblouir le monde en 1990. Stéphane Fiset faisait des miracles et battait 2-1 en finale l’équipe tchèque menée par Jaromir Jagr. Fiset était élu sur l’équipe d’étoiles —comme Jagr— et il était nommé le meilleur gardien du tournoi, un titre incontesté.

1991 et 1992
1991 a été l’année de la domination d’Eric Lindros qui allait devenir le controversé premier choix du prochain repêchage. Lindros sera aussi invité à faire parti de l’équipe l’année suivante, mais ils feront piètre figure en finissant au 6e rang. Lindros n’obtiendra que deux buts lors du tournoi de 1992. Scott Niedermayer trouvera le moyen d’être élu sur l’équipe d’étoiles malgré la prestation décevante d’Équipe Canada junior (ECJ).

Legace contre Forsberg
1993
ECJ remportait une 6e médaille d’or en 1993 en Suède. L’équipe suédoise était redoutable. Son premier trio était composé de Peter Forsberg, Markus Naslund et Niklas Sundstrom. Naslund a compté pas moins de 13 buts lors du tournoi, mais c’était Peter Forsberg qui avait retenu l’attention en établissant des records du tournoi de 24 passes et 31 points. Au final, le Canada avait plus de profondeur et le gardien Manny Legace avait été le meilleur du tournoi, une véritable tradition canadienne.

Triomphe du concept d’équipe
1993 à 1997
Le Canada remportait l’or à cinq reprises d’affilée de 1993 à 1997. Durant cette séquence, le Canada dominait à cause de la puissance de ces équipes portées par des gardiens sensationnels (Legace, Théodore, Denis) plutôt que par la présence de grandes vedettes. La seule véritable exception avait été Jarome Iginla en 1996 qui avait dominé l’alignement canadien.

1999
Le Canada finira au 2e rang, mais c’est la performance du gardien Roberto Luongo en finale qui retiendra l’attention malgré la défaite. Les Russes lançaient 40 fois au but contre seulement 18 fois pour le Canada. La performance éblouissante de Luongo leur permettra de lutter jusqu’à la fin. C’est finalement Artem Chubarov qui avait tranché pour les Russes qui l’emportaient 3-2.

2003 et 2004
Halifax présentait le tournoi en 2003 et battait le record d’assistance détenu jusque là par Winnipeg en 1999. ECJ a remporté la médaille d’argent devant le public canadien qui avait le plaisir de découvrir le brio du gardien Marc-André Fleury, nommé meilleur gardien et joueur le plus utile du tournoi. Quelques mois plus tard, il allait devenir le premier choix au repêchage de la LNH et il se joignait aux Penguins de Pittsburgh. Halifax a aussi eu le plaisir de découvrir le fougueux Jordin Tootoo —premier Inuit dans la LNH— qui devenait l’enfant chéri de la foule avec ses mises en échec percutantes.

Fleury était de nouveau sous les projecteurs en 2004, mais cette fois pour les mauvaises raisons. Son jeu erratique tout au long du tournoi inquiétait et une erreur de sa part en finale allait coûter l’or au Canada. Lors d’un mauvais dégagement de sa zone, Fleury a pratiquement compté lui-même le but de la victoire américaine, leur première aux championnats mondiaux juniors. Sidney Crosby, 16 ans, devenait le plus jeune joueur à compter un but dans l’histoire de ces mondiaux.

L’année du lock-out de la LNH
2005
Selon plusieurs, l’édition de 2005 a été la plus puissante formation canadienne de l’histoire du tournoi. Le lock-out de la Ligue nationale de hockey avait rendu plusieurs joueurs disponibles et pas moins de 12 joueurs canadiens avaient l’expérience du tournoi. ECJ termina la compétition avec une fiche parfaite de 6 victoires et aucune défaite, compta 41 buts et n’en accorda que sept à ses opposants. Ils ont «laminé» l’équipe russe en finale au pointage de 6-1 malgré la présence d’Alex Ovechkin et Evgeny Malkin dans leurs rangs. Le Québécois Patrice Bergeron a dominé la colonne des pointeurs du tournoi et il a été élu le joueur le plus utile à son équipe malgré la présence de plusieurs joueurs qui sont devenus des vedettes de la LNH dans cette formation: Sidney Crosby, Ryan Getzlaf, Corey Perry, Andrew Ladd, Dion Phaneuf, Mike Richards, Brent Seabrook, Braydon Coburn, Jeff Carter et Shea Weber. La seule «lacune» de l’équipe se situait dans les buts —Jeff Glass n’était pas un gardien vedette—, mais qui s’en souciait!

2005 à 2009
Le Canada remportera à nouveau l’or cinq fois d’affilée entre 2005 et 2009, principalement guidés par l’excellence de leurs gardiens soit, tout à tour, Justin Pogge en 2006, Carey Price élu joueur le plus utile du tournoi en 2007, Steve Mason en 2008 et Dustin Tokarski en 2009, année où John Tavares était élu MVP du tournoi.
Jordan Eberle

2010
En 2010, le Canada perdra la finale aux mains des Américains en période supplémentaire malgré une performance héroïque de Jordan Eberle qui compte deux buts dans les trois dernières minutes de la troisième période pour envoyer le match en prolongation. Eberle aura compté huit buts durant le tournoi pour porter son total à 14 dans ces compétitions, un record. Sans surprise, il sera élu le joueur le plus utile à son équipe dans ce tournoi.

Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire. 

mercredi 12 décembre 2012

Les ventes de cartes de hockey affectées par le lock-out


Trois compagnies se partagent le marché des cartes de hockey. Upper Deck et Panini détiennent une license de la Ligue nationale qui leur permet de produire 12 séries de cartes chacune annuellement. La troisième compagnie s’appelle In The Game et celle-ci détient des droits qui ne lui permettent pas de reproduire les logos des équipes de la LNH. Elle se rabat donc sur des joueurs juniors, des joueurs de circuits mineurs ou des anciens joueurs avec lesquels elle signe des ententes personnelles. Cette situation particulière l’oblige à faire preuve de beaucoup d’imagination dans sa production, un atout dans la situation actuelle. Ce n’est donc pas une surprise de voir que c’est la compagnie qui semble s’en tirer le mieux dans un marché très difficile.

La série Forever Rivals est un des succès de la saison.
Panini et Upper Deck refusent de commenter les problèmes occasionnés par le lout-out décrété par leur partenaire officiel. Frank Carlin d’Upper Deck avoue du bout des lèvres que les temps sont durs. Brian H. Price, président d’In The Game, est plus loquace. Il avoue que l’intérêt des amateurs est mitigé, mais que leurs produits, moins axés sur l’actualité du milieu, se vendent bien malgré tout. Jusqu’à maintenant, les ventes sont semblables à l’année dernière, mais ils devront surveiller étroitement les coûts de production si le lock-out perdure.

Les marchands, eux, en arrachent selon la clientèle qu’ils desservent. Les jeunes semblent avoir presque totalement ignoré les séries de cette année, principalement à cause de l’absence de joueurs recrues vedettes dans ces séries (seul Kris Kreider semble susciter de l’intérêt). «Le marché a baissé d’au moins 90% depuis le début de la saison pour nous. Les jeunes n’achètent plus de cartes ni de souvenirs de hockey. Habituellement, je vend entre 100 et 150 chandails durant la période des Fêtes et je n’en ai qu’un seul de vendu cette année», déclare Sylvain Thibaudeau, un marchand de Repentigny. «J’écoule normalement 50 à 60 soixante boîtes de la série The Cup d’Upper Deck et je n’en ai vendu qu’une seule (les boîtes valent environ 500$). L’absence de joueurs recrues est désastreuse pour ce produit», ajoute-t-il.

Le vintage se vend bien
«Les collectionneurs se sont retournés vers les séries anciennes. On en profite plus pour compléter des collections antérieures que pour l’achat des séries de l’années jugées moins intéressantes», nous disait Patrick Brisson, un commerçant de Laprairie. Ses dires sont corroborés par Michel Dubois, un marchand spécialisé dans les cartes anciennes: «À l’exposition de Montréal en octobre dernier, les seuls marchands qui affichaient un sourire étaient ceux qui vendaient des vieilles collections. Pour nous, les ventes sont très bonnes.»

On promet d’insérer des cartes recrues
de grande valeur dans la série
History of Hockey.
Du point de vue production, c’est loin d’être le désastre et la saison a offerts d’excellents produits, plus imaginatifs qu’à l’habitude. La série Forever Rivals d’In The Game a été un succès important cet année et la même compagnie prépare la sortie d’une série prometteuse appelée History of Hockey qui devrait sortir le 12 décembre 2012. Beaucoup plus chère que Forever Rivals (environ 250$ contre 125$ pour Forever Rivals), cette série promet une carte recrue authentique par paquet qui comprennent quatre cartes.  Les collectionneurs pourront mettre la main sur de véritables cartes recrues de Bobby Orr, Bobby Hull, Maurice Richard ou même aussi loin que celle de Georges Vézina en 1911. Tentant.

Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire. 

samedi 1 décembre 2012

L’histoire de La Parade sportive de Paul Stuart




Paul Stuart était ce qu’on appelait anciennement un sportsman, c’est-à-dire un homme dont une bonne partie de la vie était consacrée aux sports. Certains sportsmen étaient mécènes, financiers, entraîneurs ou propriétaires de clubs par amour du sport. 

Plusieurs avaient pratiqué des sports activement et continuaient de fréquenter le milieu en s’impliquant à leur façon. Pour un, Léo Dandurand, ancien propriétaire du Canadien, avait été un brillant athlète avant de faire fortune dans les courses de chevaux. Il avait profité de son argent pour faire l’acquisition du Canadien dans les années 1920 et de devenir président des Alouettes de Montréal dans les années 1950, un parcours typique de sportsman fortuné.

Paul Stuart en 1938.
Paul Stuart avait été champion poids plume canadien de boxe et  il avait choisi de demeurer dans le milieu sportif. Il est devenu journaliste radiophonique dans les années 1940. Son émission dédiée aux sports appelée la Parade sportive était une des plus populaires sur les ondes de la radio francophone (principalement à CKVL et CKAC). 

On attribue une partie de l’émergence de Maurice Richard aux talents de relationniste de Paul Stuart. Stuart avait été parmi les premiers à découvrir le grand talent du Rocket et il avait suggéré à la direction du Canadien d’embaucher Richard. L’insistance de Stuart a valu au célèbre numéro 9 d’obtenir un poste avec les Maple Leafs de Verdun, la seule équipe école du Canadien au début des années 1940. Vêtu du chandail vert de l’équipe commanditée par le fabricant d’huile à moteur Marvelube, Maurice Richard avait immédiatement séduit le mythique entraîneur des Maple Leafs de Verdun, Arthur Therrien, qui l’avait intégré à la filiale du Canadien. Le reste fait partie de l’histoire. D’ailleurs, dans le film Maurice Richard, le comédien Mario Jean joue le rôle de Paul Stuart.

L’antiquaire sportif du marché Saint-Michel, Serge Blouin, a bien connu l’animateur de la Parade sportive. «Paul Stuart avait fait imprimer des petits feuillets noir et blanc qui portaient l’entête de son émission de radio, la Parade sportive», raconte M. Blouin. «Il en faisait la promotion sur son émission et les auditeurs pouvaient se procurer les portraits de leurs athlètes favoris en les commandant à Stuart. Il les vendait au coût de 10 pour un dollar», ajoute cet expert des antiquités sportives qui a bien connu Paul Stuart.

Les feuillets de la Parade sportive mettaient en vedette tous les athlètes connus et populaires des années 1940. La série compte 71 joueurs de hockey; beaucoup de joueurs du Canadien, mais aussi des joueurs des autres équipes (souvent des Québécois), des trios, des portraits d’équipe entière et des joueurs des circuits mineurs dont la fameuse Ligue professionnelle du Québec dont les joueurs étaient très populaires à cette époque. Le feuillet dédié au hockey le plus recherché demeure — vous l’aurez deviné — celui de Maurice Richard qui vaut entre 100$ et 200$ aux enchères actuellement.

Un trésor unique au Québec
Feuillet de la Parade sportive
illustrant le joueur du Canadien
Johnny Gagnon. Gagnon a été
le troisième membre du trio qu’il
formait avec Howie Morenz et
Aurèle Joliat.
Les joueurs de hockey formaient une bonne partie de la collection imprimée de la Parade sportive qui avait été publiée entre 1943 et 1947, mais on retrouvait aussi d’autres athlètes populaires du moment comme le coureur Gérard Côté, le marathonien québécois qui avait remporté le marathon de Boston à QUATRE reprises, un exploit qu’on est pas à la veille de revoir. Les joueurs de baseball des Royaux de Montréal, l’équipe école des Dodgers de Brooklyn qui avait pignon sur rue au Stade Delorimer, avait la faveur populaire de la Parade Sportive durant l’été. Il nous a été impossible d’établir avec certitude la quantité de joueurs des Royaux que compte la collection de la Parade. Les Royaux alignaient plusieurs Québécois francophones à cette époque (Jean-Pierre Roy, Stan Bréard et Roland Gladu) et ces éditions sont les plus recherchées de la collection sauf pour une exception: la Parade sportive qui met en vedette Jackie Robinson dans l’uniforme des Royaux. On peut même affirmer que le feuillet de Robinson est encore plus recherché que celui de Maurice Richard. Sa valeur dépasse presque toujours 150$.

Ce qui rend la Parade sportive si attrayante est non seulement son charme suranné, mais le fait que la production de cartes de hockey était pratiquement inexistante dans les années 1940. Pour obtenir les portraits des athlètes à ce moment, il n’y avait pratiquement que trois sources d’approvisionnement, soit les portraits des céréales Quaker Oats qui mettaient en vedette seulement les joueurs du Canadien et des Maple Leafs, les portraits offerts avec l’achat de sirop de maïs Bee Hive offrant une très vaste gamme de joueurs de toutes les équipes de la LNH et la Parade sportive qui avait la particularité de se concentrer sur les athlètes du Québec.

Les années 1940 avaient produit peu de matériel pour les amateurs de hockey en raison de la Deuxième Guerre mondiale et de la récession économique qu’elle avait entraînée. Le baseball a fait un peu meilleure figure, mais plusieurs producteurs de cartes de baseball ont aussi dû cesser leurs activités à cette époque.

Heureusement, on peut toujours trouver des exemplaires de la Parade sportive à bon prix aujourd’hui. La collection des portraits Bee Hive est plus simple à trouver à cause de son large rayonnement, mais la Parade sportive a l’avantage d’être un des seuls témoins d’une période méconnue du passé sportif québécois. Merci à Paul Stuart, journaliste et ancien boxeur.



En complément de cet article, nous vous offrons une liste de vérification de la collection de la Parade sportive. La liste comprenant les joueurs de hockey devrait être complète, mais pas celle des autres athlètes. Nous comptons sur vous pour nous signaler les ajouts à faire:

Hockey 1943-47
Trio Boston Bauer-Schmidt-Dumart
Frank Brimsek, Boston
Bill Cowley, Boston
Armand Gaudreault, Boston
Paul Gladu, Boston
Trio Chicago, Bentley-Mosienko-Bentley
Mike Karakas, Chicago
Mud Bruneteau, Detroit
Eddie Bruneteau, Detroit
Harry Lumley, Detroit
1943-44 Canadien portrait
1945-46 Canadien portrait
1946-47 Canadien portrait
Trion Montréal, Hefferman-O'Connor-Morin
Trio Montréal, Bouchard-Lamoureux-Durnan
Trio Montréal, Gauthier-O'Connor-Hiller
Trio Montréal, Gagnon-Morenz-Joliat
Tony Demers, Canadien
Dutch Hiller, Canadien
Mike McMahon, Canadien
Joe Benoit, Canadien
Paul Bibeault, Canadien
Toe Blake, Canadien
Émile Bouchard, Canadien
Tod Campeau, Canadien
Joe Carveth, Canadien
Murph Chamberlain, Canadien
Bob Fillion, Canadien
Johnny Gagnon, Canadien
Léo Gravelle, Canadien
Glen Harmon, Canadien
Elmer Lach, Canadien
Ernest Laforce, Royaux de Montréal
Léo Lamoureux, Canadien
Georges Mantha, Canadien
Fernand Mageau, Canadien
Buddy O'Connor, Canadien
John Quilty, Canadien
Paul Raymond, Canadien
Billy Reay, Canadien
Maurice Richard, Canadien
Bill Durnan, Canadien
Kenny Mosdell, Canadien
Kenny Reardon, Canadien
1944-45 Canadiens
Fernand Gauthier, Canadien
Kitoute Joanette, Canadien
Frank Eddolls, Canadien
Jimmy Peters, Canadien
George Allen, Canadien
Roger Léger, Canadien
Bob Carse, Canadien
Floyd Curry, Canadien
Normand Dussault, Canadien
Doug Harvey, Canadien
Hal Laycoe, Canadien
Jacques Locas, Canadien
Gerry McNeil, Canadien
Howie Riopelle, Canadien
Jim Henry, NY
Phil Watson, NY
Edgar Laprade, NY
Aldège Bastien, Toronto
Turk Broda, Toronto
Gaye Stewart, Toronto
Lionel Bouvrette
Denys Casavant, Royaux
Jean Marois, Québec
Robert Pépin, Royaux
Gerry Plamondon

Coureur Gérard Côté

Baseball Royaux
Clay Hopper
Stan Bréard
Roland Gladu
Jackie Robinson
Jack Banta
Herman Franks
John Spider Jorgenson
Bréard-Roy-Gladu
Pepper Martin
Red Durrett
Les Burge
Al Campanis
Jean-Pierre Roy
1944 Royaux
1945 Royaux
1946 Royaux
Marvin Rackley
John Gabbard
Roy Portlow
Steve Nagy
Roy Hathaway
Paul Calvert


Lutteurs
Bobby Managoff
Jean Pusie
Jacques Larose
Félix Miquet
Lou Thesz
Marcel Ouimet
Paul Lortie
Georges X

Boxe
Joe Louis
Primo Carnera
Gus Mell
Raymond Daoust
Marcel Cerdan
Danny Webb
Hubert Gagnier (Checklist)
Johnny Greco
Harry Hurst
Fernando Gagnon
Joe Gagnon
Ralph Walton
Jean Barrière
Eddie Petrin
Jean Richard
Marcel Lachapelle
Roland Prairie/Gaby Ferland
Léo Kid Roy

Divers
Coureur — Gérard Côté
Moto — Roméo Massé Jr.
Golf — Jules Huot
Raquette — Eugène Clouette
Patinage — Gloria Nord (Checklist)
Ski — Émile Cousineau
Ski — Nik Kebedgy
Ping pong — Jean-Jacques Desjardins
Escrime — Robert Desjardins
Tennis — Pancho Guerrero, Rolando Vega, Armando Vega et Daniel Hernandez + Don McDiarmid, Henri Rochon, Brendan Macken et Laird Watt
Tennis — Roger Durivage
Cyclisme — René Paquin
Cyclisme — René Cyr
Tennis — Henri Rochon




vendredi 30 novembre 2012

Deux erreurs majeures dans le set Upper Deck du centenaire du Canadien

La carte de 1924 de Billy Coutu démontre bien que Coutu et
Berlinguette ne se ressemblaient pas.

En 2008, la compagnie Upper Deck a eu la brillante idée de créer un ensemble de cartes commémorant le centenaire du Canadien de Montréal. Le set comprenait 300 cartes dont les 100 dernières étaient des «shorts prints». L’opération a été un grand succès, autant commercialement pour la compagnie qu’au niveau du plaisir et de la satisfaction des collectionneurs. Espérons qu’UD récidivera pour le centenaire des Leafs de Toronto en 2015. Considérant le succès de la série sur le centenaire du Canadien, on imagine qu’Upper Deck voudra profiter de l’occasion. Ensuite, ils auront bien le temps de préparer le prochain centenaire, celui des Bruins de Boston, en 2024.

Le set hommage au Canadien illustrait l’histoire entière de l’équipe. Peu de joueurs ont été oubliés. Bien sûr, on a dû faire quelques choix au niveau des joueurs d’importance moyenne, mais on retrouve une belle profondeur dans la sélection. L’histoire du CH a été fouillée rigoureusement et bien comprise. Cela n’a pas empêché quelques erreurs de se glisser, dont deux sont particulièrement flagrantes pour les experts. Les photos de deux joueurs du passé sont erronées.

Louis Berlinguette promu capitaine
Billy Coutu, le premier
joueur banni à vie de
la LNH.
Louis Berlinguette dans l’uniforme
des Maroons de Montréal en 1924.
La première montre (en principe) le portrait du capitaine du Canadien en 1925-26, Billy Coutu. En observant attentivement les photos en haut de l’article, il est facile de voir que la photo de Louis Berlinguette a été méprise pour celle de Billy Coutu. Coutu avait le front plus haut et le visage plus rond que celui de Louis Berlinguette qui, lui, avait un regard plus perçant, un visage saillant et un nez proéminent. Nous avons ajouté une photo de Berlinguette dans l’uniforme des premiers Maroons de Montréal en 1924 pour que vous puissiez mieux saisir le peu de ressemblance entre les deux joueurs.

Berlinguette et Coutu ont été coéquipiers chez le Canadien entre 1918 et 1923. Il était donc facile de faire une erreur puisque ces joueurs sont peu connus des amateurs et qu’ils ont joué il y a plus de 80 ans. D’ailleurs, il s’en est fallu de peu pour que personne ne remarque cette erreur.

À gauche, Billy Reay sur la carte du centenaire du Canadien. À droite, le vrai Bob Fillion à ces belles années avec le Canadien avec qui il était coéquipier de Maurice Richard.

Billy Reay ou Bob Fillion?
La deuxième erreur est moins flagrante. Elle méprend Bob Fillion, un ailier gauche qui a joué pour le Canadien de 1943 à 1950, avec son coéquipier Billy Reay. Morphologiquement, les deux hommes se ressemblaient assez. En plus, les photos de presse fournies à cet époque étaient plutôt semblables. La méprise était moins apparente. Le problème, c’est que Bob Fillion est toujours vivant. Et bien vivant à part cela! À 93 ans, il est le deuxième ancien joueur du Canadien le plus âgé après Elmer Lach. Contrairement à Lach, Bob Fillion est en grande forme et c’est lui-même qui a signalé l’erreur à Upper Deck. «J’ai appelé la compagnie. Ils se sont excusé et m’ont retourné une pile de cartes erronées pour me dédommager», nous a déclaré Monsieur Fillion.
Billy Reay

«Il n’y a pas de méprise possible. Ce n’est pas moi sur la photo, mais ce sont bien mes statistiques à l’arrière de la carte», a-t-il ajouté. Ce n’est pas sans une certaine fierté qu’il nous a demandé de vérifier l’arrière de la carte et, surtout, de lire à voix haute le court texte en bas de la carte: Fillion a été un élément important lors des séries menant à la Coupe Stanley en 1945-46, alors qu’il a récolté quatre buts et sept points en neuf matchs. Bien vivant, vous dites!
Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire. 

dimanche 25 novembre 2012

La série 1973-74 marque le déclin des cartes de hockey O-Pee-Chee

La série 1971-72 est un véritable classique.
Son design est simple et coloré.
La typo ballon est amusante. Elle aurait été
encore plus efficace si la courbe de la typo
avait été inversée. Cela aurait laissé plus
d’espace à la photo.

Dans les années 1970, les cartes de hockey O-Pee-Chee ont connu un apparent glissement de qualité. La série de la saison 1973-74 a été un point marquant de cette dégradation. Pourtant en 1971-72, OPC avait pondu une série remarquable du point de vue de son esthétisme, une série dont le graphisme était bien de son temps. Les cartes phares de cette série étaient les cartes recrues de Ken Dryden et de Guy Lafleur. Les joueurs trônaient au centre d’un ovale et une typographie aux formes arrondies rappelant des ballons colorés. Ces cartes avaient tout pour plaire aux jeunes et reflétaient bien l’époque. Cette attrayante série a été suivie d’une série plus sage celle de 1972-73 (qui n’avait aucun joueur recrue notable). 
Le joueur vedette de la carte se
retrouve souvent parmi une mêlée
devant le but parmi les joueurs des
Blues de Saint.Louis.

La série suivante, celle de 1973-74, a marqué un triste tournant dans l’histoire des cartes OPC. Son graphisme était plus que banal: fond vert ou rouge, cadre dentelé, nom de l’équipe dans une bannière blanche au bas de la carte; curieuse transition avec les années précédentes. Pire, la production étaient carrément de mauvaise qualité. L’impression était souvent floue et les couleurs inégales. Lorsqu’on possédait plusieurs copies d’une même carte, aucune ne se ressemblait. On pouvait alors choisir sa copie préférée, un rare avantage de posséder des doubles.

Coupées à la hache
Trouver une carte bien centrée relevait aussi de l’exploit. Que dire de la coupe des cartes: aucune n’est tranchée nettement. On dirait qu’elles ont été coupées avec des tenailles à tôle! Pour toutes ces raison, il est rare d’avoir des cartes gradées dans cette série. Presque aucune n’arrive à valoir le coût à défrayer pour la gradation. De plus, la série ne compte qu’un seul joueur recrue de renommée soit le défenseur du Canadien, Larry Robinson.
L’arrière était plutôt réussi. Au moins, on avait conservé
les bédés qui avaient fait le bonheur des jeunes.

L’arrière de la carte, pourtant, était assez réussi. On y retrouvait ces fameuses illustrations naïves au style bédé qui ont fait la renommée des cartes de cette époque. Pour une raison qu’on ignore, le carton était parfois beige pâle (plus réussi), parfois gris plutôt foncé. Le gris foncé était nettement moins intéressant.

Le musée des horreurs
Ted Harris dans un joli chandail magenta.
Comme s’était la coutume au hockey, cette série repeignait les gilets des joueurs échangés. Le trucage était grossier et superflu. On aurait jamais osé un pareil outrage sur une carte de baseball qui étaient nettement plus soignées (question de marché). Le joueur qui a hérité du pire montage de cette série a été le vétéran Ted Harris qui passait des North Stars du Minnesota aux Red Wings de Detroit. Pour cacher le chandail vert des Stars, le chandail de Harris est devenu rose magenta. Difficile de comprendre la logique.

1.Rick MacLeish à l’arrière-plan
de sa propre carte, bien caché
derrière un joueur… des Blues.
2. Lowell MacDonald, flou à
souhait, devant le fameux
Gary Unger.
Au moins dans cette série, plusieurs photos étaient fournies par la ligue et elles étaient très réussies car, à compter de cette saison et pour plusieurs années subséquentes, l’équipe d’O-Pee-Chee prenait elle-même les photos des joueurs manquants. Ces photos étaient de piètre qualité et semblaient toutes prises à Saint-Louis cette saison-là. Les joueurs adverses étaient toujours les Blues dans leur uniforme blanc. Les équipes locales jouaient en blanc à domicile à ce moment. Sur plusieurs cartes, on voit Garry Unger qui semblait avoir beaucoup de temps de glace chez les Blues. Si vous un rare fan de Unger, c’est la série à vous acheter. D’autant plus qu’elle a une valeur aux livres très basse. Un Beckett plus ou moins récent la chiffrait à 300$ alors que la précédente valait 900$ malgré la sagesse du design et le fait qu’il n’y avait pas de recrue de valeur.

Difficile de croire qu’on ne pouvait
trouver un meilleur cliché d’Ivan
Boldirev. Remarquez la culotte du
joueur des Blues devant lui.
Sur certaines photos, il est difficile de savoir où est situé le joueur mentionné sur la carte. Quelques fois, le joueur visé se retrouve à l’arrière-plan comme sur la carte de Rick MacLeish ou de Jacques Lemaire (le pauvre Lemaire s’est même déjà retrouvé dans l’uniforme des Sabres dans une autre série, lui qui n’a jamais joué à Buffalo). D’autres fois le joueur vedette de la carte se retrouve dans un mêlée devant le but. Le défenseur Steve Durbano, lui, est représenté couché sur la glace parmi un tas de jambes de ses adversaires.

On retrouvait les portraits de toutes les
équipes sauf celui des Golden Seals
qui avaient hérité d’un photomontage.
Ce serait-on permis un pareil laisser-aller
avec des cartes de baseball?
On peut parler longtemps des défauts de fabrication de cette série, mais ce qui aura fait le plus mal, c’est que ce ne fut que le début d’une longue période douteuse pour la vénérable compagnie O-Pee-Chee. Les années 1970 ont engendrées des séries de qualité très douteuses pendant plusieurs années comme si la compagnie avait laissé la production à un petit groupe d’amateurs. Malgré tout cela, la série 1973-74 conserve un attrait nostalgique. Il aurait juste été plus intéressant que ce souvenir de jeunesse soit plus réussi.

COMMENTAIRE DE SERGE DENIS:

D'accord sur plusieurs points avec M. Rivest, sauf pour le titre: à mon avis, la série OPC de 1974-75 est une des plus réussies de son histoire. On y retrouve aussi de nombreuses photos d'action encore une fois prises en grand nombre à St.Louis. On peut parier qu'elles sont l'oeuvre de Lew Portnoy, un des meilleurs de l'époque. Remarquez la baisse de qualité des photos d'action dans les séries suivantes, prises pour la plupart à Washington, avec les retouches grotesques.
Pour la série de 1971, je conviens que le graphisme est très réussi, mais il y a de nombreux montages assez ridicules. Je pense au visage rosé de Rogatien Vachon, fraîchement échangé du Canadien, posé sur le cou d'un nouveau coéquipier beaucoup plus pâle. Plus amusant encore, l'assemblage de la tête du défenseur Larry Hillman sur le corps de Dave Dryden en position de gardien de but!
Tout ça ne vaut pas le logo des Canucks dessiné à l'envers dur le chandail de Len Lunde dans la série de 1970-71.

J'aime beaucoup votre site, mais c'est difficile d'ajouter nos commentaires. C'est dommage, car j'aimerais parfois réagir à vos propos. J'ai tenté à trois reprises de le faire à la suite de votre chronique sur le déclin d'O-Pee-Chee en 1973.
Merci de votre attention, félicitations encore pour ce beau forum pour les fêlés de cartes de hockey et bonne journée,

serge-guy.denis@videotron.ca

RÉPONSE DE L’ÉDITEUR:
Dans le but de faciliter vos réactions, nous avons décidé de remettre un lien direct pour écrire à l’auteur de l’article au bas de cette page. Dorénavant vous trouverez ce lien sur chaque page. Vos commentaires sont appréciés. Merci. 


Des commentaires? Des suggestions? N’hésitez pas à nous écrire.