vendredi 30 novembre 2012

Deux erreurs majeures dans le set Upper Deck du centenaire du Canadien

La carte de 1924 de Billy Coutu démontre bien que Coutu et
Berlinguette ne se ressemblaient pas.

En 2008, la compagnie Upper Deck a eu la brillante idée de créer un ensemble de cartes commémorant le centenaire du Canadien de Montréal. Le set comprenait 300 cartes dont les 100 dernières étaient des «shorts prints». L’opération a été un grand succès, autant commercialement pour la compagnie qu’au niveau du plaisir et de la satisfaction des collectionneurs. Espérons qu’UD récidivera pour le centenaire des Leafs de Toronto en 2015. Considérant le succès de la série sur le centenaire du Canadien, on imagine qu’Upper Deck voudra profiter de l’occasion. Ensuite, ils auront bien le temps de préparer le prochain centenaire, celui des Bruins de Boston, en 2024.

Le set hommage au Canadien illustrait l’histoire entière de l’équipe. Peu de joueurs ont été oubliés. Bien sûr, on a dû faire quelques choix au niveau des joueurs d’importance moyenne, mais on retrouve une belle profondeur dans la sélection. L’histoire du CH a été fouillée rigoureusement et bien comprise. Cela n’a pas empêché quelques erreurs de se glisser, dont deux sont particulièrement flagrantes pour les experts. Les photos de deux joueurs du passé sont erronées.

Louis Berlinguette promu capitaine
Billy Coutu, le premier
joueur banni à vie de
la LNH.
Louis Berlinguette dans l’uniforme
des Maroons de Montréal en 1924.
La première montre (en principe) le portrait du capitaine du Canadien en 1925-26, Billy Coutu. En observant attentivement les photos en haut de l’article, il est facile de voir que la photo de Louis Berlinguette a été méprise pour celle de Billy Coutu. Coutu avait le front plus haut et le visage plus rond que celui de Louis Berlinguette qui, lui, avait un regard plus perçant, un visage saillant et un nez proéminent. Nous avons ajouté une photo de Berlinguette dans l’uniforme des premiers Maroons de Montréal en 1924 pour que vous puissiez mieux saisir le peu de ressemblance entre les deux joueurs.

Berlinguette et Coutu ont été coéquipiers chez le Canadien entre 1918 et 1923. Il était donc facile de faire une erreur puisque ces joueurs sont peu connus des amateurs et qu’ils ont joué il y a plus de 80 ans. D’ailleurs, il s’en est fallu de peu pour que personne ne remarque cette erreur.

À gauche, Billy Reay sur la carte du centenaire du Canadien. À droite, le vrai Bob Fillion à ces belles années avec le Canadien avec qui il était coéquipier de Maurice Richard.

Billy Reay ou Bob Fillion?
La deuxième erreur est moins flagrante. Elle méprend Bob Fillion, un ailier gauche qui a joué pour le Canadien de 1943 à 1950, avec son coéquipier Billy Reay. Morphologiquement, les deux hommes se ressemblaient assez. En plus, les photos de presse fournies à cet époque étaient plutôt semblables. La méprise était moins apparente. Le problème, c’est que Bob Fillion est toujours vivant. Et bien vivant à part cela! À 93 ans, il est le deuxième ancien joueur du Canadien le plus âgé après Elmer Lach. Contrairement à Lach, Bob Fillion est en grande forme et c’est lui-même qui a signalé l’erreur à Upper Deck. «J’ai appelé la compagnie. Ils se sont excusé et m’ont retourné une pile de cartes erronées pour me dédommager», nous a déclaré Monsieur Fillion.
Billy Reay

«Il n’y a pas de méprise possible. Ce n’est pas moi sur la photo, mais ce sont bien mes statistiques à l’arrière de la carte», a-t-il ajouté. Ce n’est pas sans une certaine fierté qu’il nous a demandé de vérifier l’arrière de la carte et, surtout, de lire à voix haute le court texte en bas de la carte: Fillion a été un élément important lors des séries menant à la Coupe Stanley en 1945-46, alors qu’il a récolté quatre buts et sept points en neuf matchs. Bien vivant, vous dites!
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dimanche 25 novembre 2012

La série 1973-74 marque le déclin des cartes de hockey O-Pee-Chee

La série 1971-72 est un véritable classique.
Son design est simple et coloré.
La typo ballon est amusante. Elle aurait été
encore plus efficace si la courbe de la typo
avait été inversée. Cela aurait laissé plus
d’espace à la photo.

Dans les années 1970, les cartes de hockey O-Pee-Chee ont connu un apparent glissement de qualité. La série de la saison 1973-74 a été un point marquant de cette dégradation. Pourtant en 1971-72, OPC avait pondu une série remarquable du point de vue de son esthétisme, une série dont le graphisme était bien de son temps. Les cartes phares de cette série étaient les cartes recrues de Ken Dryden et de Guy Lafleur. Les joueurs trônaient au centre d’un ovale et une typographie aux formes arrondies rappelant des ballons colorés. Ces cartes avaient tout pour plaire aux jeunes et reflétaient bien l’époque. Cette attrayante série a été suivie d’une série plus sage celle de 1972-73 (qui n’avait aucun joueur recrue notable). 
Le joueur vedette de la carte se
retrouve souvent parmi une mêlée
devant le but parmi les joueurs des
Blues de Saint.Louis.

La série suivante, celle de 1973-74, a marqué un triste tournant dans l’histoire des cartes OPC. Son graphisme était plus que banal: fond vert ou rouge, cadre dentelé, nom de l’équipe dans une bannière blanche au bas de la carte; curieuse transition avec les années précédentes. Pire, la production étaient carrément de mauvaise qualité. L’impression était souvent floue et les couleurs inégales. Lorsqu’on possédait plusieurs copies d’une même carte, aucune ne se ressemblait. On pouvait alors choisir sa copie préférée, un rare avantage de posséder des doubles.

Coupées à la hache
Trouver une carte bien centrée relevait aussi de l’exploit. Que dire de la coupe des cartes: aucune n’est tranchée nettement. On dirait qu’elles ont été coupées avec des tenailles à tôle! Pour toutes ces raison, il est rare d’avoir des cartes gradées dans cette série. Presque aucune n’arrive à valoir le coût à défrayer pour la gradation. De plus, la série ne compte qu’un seul joueur recrue de renommée soit le défenseur du Canadien, Larry Robinson.
L’arrière était plutôt réussi. Au moins, on avait conservé
les bédés qui avaient fait le bonheur des jeunes.

L’arrière de la carte, pourtant, était assez réussi. On y retrouvait ces fameuses illustrations naïves au style bédé qui ont fait la renommée des cartes de cette époque. Pour une raison qu’on ignore, le carton était parfois beige pâle (plus réussi), parfois gris plutôt foncé. Le gris foncé était nettement moins intéressant.

Le musée des horreurs
Ted Harris dans un joli chandail magenta.
Comme s’était la coutume au hockey, cette série repeignait les gilets des joueurs échangés. Le trucage était grossier et superflu. On aurait jamais osé un pareil outrage sur une carte de baseball qui étaient nettement plus soignées (question de marché). Le joueur qui a hérité du pire montage de cette série a été le vétéran Ted Harris qui passait des North Stars du Minnesota aux Red Wings de Detroit. Pour cacher le chandail vert des Stars, le chandail de Harris est devenu rose magenta. Difficile de comprendre la logique.

1.Rick MacLeish à l’arrière-plan
de sa propre carte, bien caché
derrière un joueur… des Blues.
2. Lowell MacDonald, flou à
souhait, devant le fameux
Gary Unger.
Au moins dans cette série, plusieurs photos étaient fournies par la ligue et elles étaient très réussies car, à compter de cette saison et pour plusieurs années subséquentes, l’équipe d’O-Pee-Chee prenait elle-même les photos des joueurs manquants. Ces photos étaient de piètre qualité et semblaient toutes prises à Saint-Louis cette saison-là. Les joueurs adverses étaient toujours les Blues dans leur uniforme blanc. Les équipes locales jouaient en blanc à domicile à ce moment. Sur plusieurs cartes, on voit Garry Unger qui semblait avoir beaucoup de temps de glace chez les Blues. Si vous un rare fan de Unger, c’est la série à vous acheter. D’autant plus qu’elle a une valeur aux livres très basse. Un Beckett plus ou moins récent la chiffrait à 300$ alors que la précédente valait 900$ malgré la sagesse du design et le fait qu’il n’y avait pas de recrue de valeur.

Difficile de croire qu’on ne pouvait
trouver un meilleur cliché d’Ivan
Boldirev. Remarquez la culotte du
joueur des Blues devant lui.
Sur certaines photos, il est difficile de savoir où est situé le joueur mentionné sur la carte. Quelques fois, le joueur visé se retrouve à l’arrière-plan comme sur la carte de Rick MacLeish ou de Jacques Lemaire (le pauvre Lemaire s’est même déjà retrouvé dans l’uniforme des Sabres dans une autre série, lui qui n’a jamais joué à Buffalo). D’autres fois le joueur vedette de la carte se retrouve dans un mêlée devant le but. Le défenseur Steve Durbano, lui, est représenté couché sur la glace parmi un tas de jambes de ses adversaires.

On retrouvait les portraits de toutes les
équipes sauf celui des Golden Seals
qui avaient hérité d’un photomontage.
Ce serait-on permis un pareil laisser-aller
avec des cartes de baseball?
On peut parler longtemps des défauts de fabrication de cette série, mais ce qui aura fait le plus mal, c’est que ce ne fut que le début d’une longue période douteuse pour la vénérable compagnie O-Pee-Chee. Les années 1970 ont engendrées des séries de qualité très douteuses pendant plusieurs années comme si la compagnie avait laissé la production à un petit groupe d’amateurs. Malgré tout cela, la série 1973-74 conserve un attrait nostalgique. Il aurait juste été plus intéressant que ce souvenir de jeunesse soit plus réussi.

COMMENTAIRE DE SERGE DENIS:

D'accord sur plusieurs points avec M. Rivest, sauf pour le titre: à mon avis, la série OPC de 1974-75 est une des plus réussies de son histoire. On y retrouve aussi de nombreuses photos d'action encore une fois prises en grand nombre à St.Louis. On peut parier qu'elles sont l'oeuvre de Lew Portnoy, un des meilleurs de l'époque. Remarquez la baisse de qualité des photos d'action dans les séries suivantes, prises pour la plupart à Washington, avec les retouches grotesques.
Pour la série de 1971, je conviens que le graphisme est très réussi, mais il y a de nombreux montages assez ridicules. Je pense au visage rosé de Rogatien Vachon, fraîchement échangé du Canadien, posé sur le cou d'un nouveau coéquipier beaucoup plus pâle. Plus amusant encore, l'assemblage de la tête du défenseur Larry Hillman sur le corps de Dave Dryden en position de gardien de but!
Tout ça ne vaut pas le logo des Canucks dessiné à l'envers dur le chandail de Len Lunde dans la série de 1970-71.

J'aime beaucoup votre site, mais c'est difficile d'ajouter nos commentaires. C'est dommage, car j'aimerais parfois réagir à vos propos. J'ai tenté à trois reprises de le faire à la suite de votre chronique sur le déclin d'O-Pee-Chee en 1973.
Merci de votre attention, félicitations encore pour ce beau forum pour les fêlés de cartes de hockey et bonne journée,

serge-guy.denis@videotron.ca

RÉPONSE DE L’ÉDITEUR:
Dans le but de faciliter vos réactions, nous avons décidé de remettre un lien direct pour écrire à l’auteur de l’article au bas de cette page. Dorénavant vous trouverez ce lien sur chaque page. Vos commentaires sont appréciés. Merci. 


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