jeudi 6 février 2014

D’où vient l’expression «tour du chapeau» ?

L’entraîneur du Canadien Toe Blake et son célèbre chapeau.
De Montréal, naturellement. C’est du moins ce que dit M. Lefèvre de la boutique Henri et Henri. L’illustre chapelier tient boutique sur la rue Sainte-Catherine au centre-ville de Montréal depuis 1932. Un regard à la boutique réussit à nous en convaincre. Extérieurement, l’édifice a l’air tout droit tiré du passé. Rien ne semble avoir changé, d’autant plus qu’il est situé sur un tronçon de la «Main» qui a connu des jours plus heureux. Le contraste avec les Foufounes électriques et les boutiques de tee-shirts heavy metal des alentours est frappant.

À l’intérieur aussi, rien ne semble avoir changé. Les présentoirs de bois ouvragé à l’ancienne ornés de chapeaux de feutres et de Stetsons rappellent le look Toe Blake derrière le banc du Canadien dans les années 1950. La boutique est toujours tenue par les descendants de la famille Lefèvre depuis  ses débuts. M. Lefèvre avait pris l’habitude d’offrir un chapeau à chaque joueur qui comptait trois buts lors d’un match au Forum, ce qui lui faisait une belle publicité. Les joueurs, moins choyés qu’aujourd’hui, appréciaient le cadeau et la direction du Canadien laissait libre
Un autre chapeau de chez Henri et Henri pour un
habitué, Maurice Richard.
cour à ces promotions directes. On se doute bien que l’équipe y trouvait aussi un intérêt. Du moins, les joueurs l’appréciaient et c’est ainsi qu’est née l’expression «tour du chapeau». Directement du vestiaire du Canadien. Au dessus de la caisse enregistreuse (d’époque) du magasin, on peut voir M. Lefèvre offrir un chapeau à un joueur au centre de la glace sous le regard de Kenny Mosdell.

L’expression est restée, engendrant ultérieurement le fameux déluge de couvre-chefs au centre de la patinoire après le troisième but d’un joueur. Autant d’amateurs heureux qui devaient passer chez Henri et Henri après la partie pour en acheter un nouveau chapeau…

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