Gilles Gratton a gardé les buts des Nationals d’Ottawa et des Toros de Toronto dans l’AMH de 1972 à 1975. Il avait refusé de signer avec les Sabres de Buffalo qui l’avaient repêché en 5e ronde. L’équipe de l’AMH lui offrait trois fois plus d’argent pour y jouer.
En 1975-76, il a finalement joué dans la Ligue nationale de hockey avec les Blues. Il n’y a joué que six matchs et il s’est retrouvé avec les Rangers l’année suivante pour 41 matchs où il partageait la tâche de gardien avec John Davidson. Ce fut l’essentiel de sa modeste carrière professionnelle, mais pourtant son spectaculaire masque de félin est exposé dans l’entrée du Temple de la renommée du hockey à Toronto.
Gratton avait malgré tout connu du succès avec les Toros de Toronto au point d’être invité à joindre la cuvée 1974 d’Équipe Canada qui disputait à son tour une série de huit matchs face aux Soviétiques. Cette série était disputée deux ans après la légendaire Série du siècle où Paul Henderson avait tranché le débat en comptant le plus célèbre but de l’histoire du hockey canadien.
L’équipe canadienne qui jouait dans cette série de 1974 était composée uniquement de joueurs appartenants à l’Association mondiale de hockey. Gilles Gratton, alors avec les Toros de Toronto, servait de substitut à Gerry Cheevers dans les buts. Même si l’alignement canadien ne se comparait pas à celui de la Série du siècle, plusieurs bons joueurs composaient l’équipe malgré tout: Jean-Claude Tremblay, Pat Stapleton, Frank Mahovlich, Réjean Houle, John McKenzie, Ralph Backstrom, Bobby Hull et plusieurs autres. Paul Henderson, qui jouait maintenant lui aussi pour les Toros, était le seul joueur à participer à ces deux séries face aux Soviétiques.
Un relation privilégiée avec Gordie Howe
Une des attractions principales dans cette série était la présence de trois joueurs des Aeros de Houston: Gordie Howe et ses deux fils, Marty et Mark. Gilles Gratton a bien connu le légendaire Gordie Howe puisqu’il a fréquenté de sa fille pendant un an.
La plupart des joueurs qui jouaient lors de cette série était assez âgés en comparaison à Gratton et aux enfants de la famille Howe, ce qui fait qu’ils se sont beaucoup côtoyés pendant la tournée. Gordie et lui ont même été co-chambreurs.
La plupart des joueurs qui jouaient lors de cette série était assez âgés en comparaison à Gratton et aux enfants de la famille Howe, ce qui fait qu’ils se sont beaucoup côtoyés pendant la tournée. Gordie et lui ont même été co-chambreurs.
«Gordie avait beaucoup d’humour, un vrai pince-sans-rire. J'avais envoyé mes vêtements au nettoyage à l’hôtel et, lorsqu’ils étaient revenus, il était inscrit Grappon plutôt que Gratton sur l’étiquette du nettoyeur. Gordie avait bien ri et me narguait souvent en m’appelant Grappon», racontait le cerbère.
Une force effrayante
L’ex-gardien des Toros était très impressionné par la force phénoménale de Gordie Howe. «Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus fort que lui. Ses bras étaient de véritables tronc d’arbres», nous racontait Gratton. «Il faisait peur à tous les autres joueurs qui jouaient toujours du bout de la palette face à lui malgré son âge», disait-il à propos de son ex-coéquipier.
L’ex-gardien des Toros était très impressionné par la force phénoménale de Gordie Howe. «Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus fort que lui. Ses bras étaient de véritables tronc d’arbres», nous racontait Gratton. «Il faisait peur à tous les autres joueurs qui jouaient toujours du bout de la palette face à lui malgré son âge», disait-il à propos de son ex-coéquipier.
«Lors d’un match disputé à Moscou dans la série de 1974, son fils Mark avait été violemment frappé par un joueur russe, le numéro 6, si ma mémoire est bonne*. Le choc avait été tellement dur que Mark Howe, totalement dans le cirage, s’était rendu au banc des Russes qui avaient dû le repousser pour qu’il rejoigne le bon banc», poursuit-il. Gordie avait pris le numéro du Russe en mémoire.
«J’étais assis tout près de Gordie et je regardais sa réaction. Il n’avait pas bougé ni dit un mot. Il attendait le moment propice, ça se voyait et je le suivait des yeux à chaque présence sur la glace. Puis, environ dix minutes après le dur plaquage du joueur russe sur son fils, le moment est venu de régler ses comptes. Gordie s’est approché du numéro 6 et il a légèrement levé le bâton. Il lui a assené un coup sec et violent qui lui a cassé le bras net. Le bâton a à peine fait un mouvement d’un pied. Les arbitres n’ont rien vu et le Russe est retourné au banc le bras ballant, cassé en deux», disait Gratton les yeux remplis d’admiration.
Vieillissant, li faisait peur même dans l’AMH
Un soir où les Toros rencontraient les Aeros, j’ai vu jusqu’à quel point Howe intimidait les autres joueurs. J’ai eu la surprise de voir le vieux Gordie, 47 ans, se frayer un chemin entre mes deux défenseurs qui l’avaient laissé passer de crainte de goûter à son légendaire coup de coude. Me voila seul avec Gordie Howe en échappée! Heureusement, j’ai réussi l’arrêt», racontait Gratton.
Après le jeu, Howe s’est approché doucement et lui a murmuré à l’oreille: «Nice save, Grappon».
* Vladimir Petrov, un ailier sur le redoutable premier trio de l’équipe russe, portait le numéro 6. Les autres membres du trio étaient Valery Kharlamov et Boris Mikhailov.
Après le jeu, Howe s’est approché doucement et lui a murmuré à l’oreille: «Nice save, Grappon».
* Vladimir Petrov, un ailier sur le redoutable premier trio de l’équipe russe, portait le numéro 6. Les autres membres du trio étaient Valery Kharlamov et Boris Mikhailov.
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