LECTURES
Plusieurs livres ont été écrits sur les Dodgers de Brooklyn, de loin l’équipe de baseball au passé le plus fascinant. Selon nous, le meilleur livre écrit sur les mythiques Dodgers est celui de l’auteur Peter Golenbock intitulé «Bums, an oral history of the Brooklyn Dodgers». Bien sûr, Golenbock écrit avec finesse et doigté, mais ce qui rend ce récit si exceptionnel, est le fait qu’il s’agit généralement de témoignages des acteurs des différents chapitres qui ont marqués l’histoire de l’équipe.
Golenbock nous raconte le long chemin qu’a dû parcourir Jackie Robinson, la terrible blessure de Pete Reiser qui aurait pu devenir un des plus grands joueurs de l’histoire, les nombreuses défaites crève-coeur en Séries mondiales face aux Yankees et plusieurs faits saillants des enfants chéris de la population de Brooklyn en laissant parler les joueurs sur le terrain, pas seulement ceux qui ont été les acteurs du jeu, mais aussi leurs coéquipiers, les entraîneurs et même les fans qui ont assisté à la scène. Ce tir croisé d’opinions nous donne une perspective tout autre et offre des nuances inédites à ces exploits ou ces échecs. L’auteur ne fait que relier ces témoignages dans ses textes. Il pousse même l’authenticité jusqu’à écrire ces témoignages dans le langage parfois coloré de ses interlocuteurs. On peut pratiquement entendre l’accent traînant du Sud du lanceur Kirby Higbe ou l’anglais très limité du joueur espagnol, Sandy Amoros, auteur du catch le plus important de l’histoire de l’équipe car il donnait pratiquement la victoire au Dodgers face à leurs éternels rivaux, les Yankees de New York. Ce souci du détail ajoute une dimension qui fait qu’on a l’impression d’y être.
Bums nous raconte mieux que quiconque le dur parcours qu’a dû effectuer Jackie Robinson pour briser le mur de la ségrégation raciale dans le baseball majeur. Le contexte historique derrière cet événement y contribue largement. On comprend mieux l’apport du directeur général des Dodgers, Branch Rickey, qui a été le penseur de l’opération, mais il nous fait aussi comprendre que Rickey avait dressé un plan longtemps auparavant qui visait à recruter un maximum de très jeunes joueurs pour palier à la pénurie causé par la Deuxième Guerre Mondiale. L’idée de recruter des joueurs noirs avait alors germé dans son esprit et il avait soigneusement planifié l’arrivée de Robinson, le candidat parfait à ses yeux. La lecture de Bums nous montre la grandeur de cette réussite qui a été beaucoup plus dure qu’on peut l’imaginer. Pour toutes ces histoires et bien d’autres admirablement bien racontées, nous vous recommandons chaudement de vous procurer ce bouquin si vous en avez l’occasion. Le livre se trouve facilement sur internet pour un prix modique. Pour nous, il s’agit d’un des meilleurs récit sportif tout court, parmi les meilleurs que nous n’ayons jamais lu.
«Bums, an oral history of the Brooklyn Dodgers»
de Peter Golenbock
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